Bernard Blier, deuxième partie

L'acteur Bernard Blier dans "Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas mais... elle cause !" de Michel Audiard (1970)
L'acteur Bernard Blier dans "Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas mais... elle cause !" de Michel Audiard (1970) ©AFP - Marcel Dole / Photo12
L'acteur Bernard Blier dans "Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas mais... elle cause !" de Michel Audiard (1970) ©AFP - Marcel Dole / Photo12
L'acteur Bernard Blier dans "Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas mais... elle cause !" de Michel Audiard (1970) ©AFP - Marcel Dole / Photo12
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On s’fait des films marie le cinéma et la vie pendant deux jours quand un comédien a joué plus de cent films. Aujourd’hui, deuxième partie de Bernard Blier… Alors bougez pas, on a la puissance de feu d’un croiseur et des flingues de concours.

Bernard Blier ventila façon puzzle, eut le glaive vengeur et le bras séculier, et il incarna aussi de grands rôles dramatiques, façon Série noire et Buffet froid. Et devant la maladie, Blier n’a jamais plié.

Hier, donc, Bernard Blier débutait en noir et blanc aux côtés de Louis Jouvet, continuait avec Gabin ou Georges et ce grand acteur classique devenait l’un des meilleurs porte-flingue, pardon porte-plume de Michel Audiard dont il débitait les dialogues avec un flegme et un troisième degré qui touchait au génie. Et ces deux-là se faisaient même des parodies d’interviews à la télé, façon bain d’acide … caustique.

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En 1970, Yves Robert décide de produire le premier film de Pierre Richard, Le Distrait, satire sociale de l’entreprise libérale où le patron Bernard Blier alterne regards atterrés et grognements exaspérés.

Quelques années plus tard, Blier interprète le rôle de commissaire qui course Jean Yanne dans Laisse aller, c'est une valse. Après la féroce comédie qui avait déjà tout annoncé de la vie des médias, et qui fait quatre millions d’entrées, Tout le monde il est beau, tout l'monde il est gentil, Blier retrouve Audiard dans Elle cause plus.. Elle flingue. Yves Robert signe quelques temps après avec l'acteur dans Le Grand Blond avec une chaussure noire. Mais le colonel Milan se fait tuer dans ce premier volet, on ne retrouve donc pas Blier dans la seconde partie, Le retour du grand blond.  En 1973, Pierre Richard lui redonne un rôle dans la comédie Je sais rien mais je dirai tout. Et puis cap sur l'Italie où Blier donne la réplique à Noiret dans Mes chers amis de Monicelli, qui restera un an à l'affiche dans le pays.  Après un Calmos très mal acceuillit par le cinéma, il va y avoir Buffet froid, mais d’abord un superbe détour par la case Série noire. Nous sommes en 1978 et Alain Corneau filme Blier dans le rôle du patron de Patrick Dewaere. 

Au début des années 80, enfin, Bernard Blier est nommé au César du Meilleur second rôle pour Série noire, sans succès malheureusement. Il se console en retournant en Italie aux côtés de Monicelli qui lui offre un rôle dans Pourvu que se soit une fille avec, également, Catherine Deneuve. 

Mais, la vie étant une vraie traître quand elle s’y met, en 1986, Bernard est atteint d'un cancer. Cela ne l'empêchera pas de continuer à tourner des films dans des conditions parfois peu recommandables pour un malade. La fatigue est de plus en plus forte mais impossible de résister à la littérature adaptée au cinéma, le voilà engagé pour Mangeclous, adaptation des Valeureux d'Albert Cohen. 

Finalement, après avoir reçu un César d'Honneur en 1989, il s'éteint 25 jours plus tard. Bernard Blier était chevalier de la légion d’honneur mais avait été aussi sacré Premier fumeur de pipe de France par les artisans de Saint-Claude et il le méritait car sa collection de pipes n’était pas qu’une collection : il les fumait toutes d’après l’humeur ou la saison. Il y avait la pipe du matin, la pipe du soir, la pipe d’été, celle d’hiver… 

Avec cet accessoire de détective privé, Bernard Blier enquêtait, à sa façon. Un vrai espion.

On s'fait des films
56 min

Les références de l'émission : 

Le distrait, Pierre Richard, 1970 

Laisse aller c'est une valse, Georges Lautner, 1971

Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, Jean Yanne, 1972  

Elle cause plus elle flingue, Audiard, 1972

Le Grand Blond avec une chaussure noire, Yves Robert, 1972 

Je sais rien mais je dirai tout, Pierre Richard, 1973 

Mes chers amis, Mario Monicelli, 1976

Calmos, Betrand Blier, 1976 

Série Noire, Alain Corneau, 1979 

Je hais les acteurs, Gérard Krawczyk, 1986

Twist again à Moscou, Jean-Marie Poiré

Mangeclous, Moshe Mizrahi, 1988 

Les musiques de l'émission : 

Rainbow Kitten Surprise, Fever Pitch, 2018 

Melissa Laveaux, Angeli-ko, 2018

Renaud, Dans mon HLM, 1980

Eddy Mitchell, le cimetière des éléphants, 1982

Programmation musicale

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