Jean-Claude Brialy

Jean-Claude Brialy, Catherine Deneuve et Sami Frey en 1967
Jean-Claude Brialy, Catherine Deneuve et Sami Frey en 1967 ©AFP - AFP
Jean-Claude Brialy, Catherine Deneuve et Sami Frey en 1967 ©AFP - AFP
Jean-Claude Brialy, Catherine Deneuve et Sami Frey en 1967 ©AFP - AFP
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Plus de 160 films depuis ses débuts dans les années 1950 jusqu’à son décès en 2007, Jean-Claude Brialy fut un de nos plus grands acteurs. Il débuta dans la Nouvelle Vague qui révolutionna le cinéma français mais n'a tourné que dans un seul film de François Truffaut.

On parle toujours de Jeanne Moreau, bien sûr, et de Bernadette Lafont, mais l’égérie de la Nouvelle Vague, ce fut Jean-Claude Brialy. Il en fut l’Alpha et l'Oméga, présent aux prémices, à la source de la Vague jusqu’aux derniers Chabrol, où il était passé second. Un second de cette trempe, avec ce physique racé, ce phrasé, cette manière de passer du léger au grave et même à l’inquiétant en une intonation, c’était la classe internationale. Jean-Claude Brialy pouvait passer pour l’incarnation du Parisien. Elégant, mondain, avec théâtre puis souper entre amis comédiens. Un mondain, oui, mais plein d’amour et d’attention pour autrui. En fait, Jean-Claude Brialy avait surtout le goût des autres. 

Sa première émotion artistique n’est pas faite pour nous déplaire : la radio, qui, dans la salle à manger, diffusait les chansons de Tino Rossi ou Maurice Chevalier. Côté planches, le petit Jean-Claude est précoce puisqu’il a cinq ans lors de son premier spectacle, pour la fête des écoles à Alger. Jean-Claude ne cesse de bouger, de faire le zouave, le guignol, et son père, du genre amidonné et contrarié de nature, ne cesse de lui ordonner d'arrêter de faire le singe. C’est en novembre 1954 que le jeune homme, définitivement fâché avec ses parents, débarque à Paris. Il n’y connaît quasiment personne mais avec Brialy, cela ne veut rien dire. Rapidement, il rencontre Rivette, Godard, Chabrol et Truffaut. 

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Ce dernier, qui entretient des relations d’amitié avec de grands cinéastes comme Max Ophuls ou Jean Renoir, lui écrit des lettres de recommandation auprès de ces personnalités. C’est ainsi, par exemple, que Jean-Claude se retrouve stagiaire sur French Cancan de Jean Renoir. À la fin de l'année 1956, Jacques Rivette lui demande de jouer dans Le Coup du Berger, qui sera considéré comme le premier film officiel de la Nouvelle Vague.

Ce film est emblématique, même s'il est très mauvais. Jean-Claude Brialy tourne ensuite, avec Éric Rohmer, La Sonate à Kreutzer, puis avec Jean-Luc Godard, un court métrage au titre délicieux : Tous les garçons s’appellent Patrick. Après Le  Triporteur de Jack Pinoteau, en 1957, avec Darryl Cowl, énorme succès, puis un tout petit rôle dans Ascenseur pour l'échafaud de Louis Malle, voilà le fringant Brialy dans Paris nous appartient d’un autre type de la bande des Cahiers, Jacques Rivette. 

Brialy commence ensuite son association avec Claude Chabrol. Grâce au succès du Beau Serge, le réalisateur pourra tourner Les Cousins, un an plus tard. Le film obtient l'Ours d'Or au festival de Berlin. À la fin des années 1950 et grâce à Denys de la Patellière, Jean-Claude joue le jeune amant de la belle Danielle Darrieux dans Les Yeux de l’Amour. 

Dans les années 1960, Brialy se tourne vers des rôles de cambrioleur et de gentlemen. En 1962, il tourne Arsène Lupin contre Arsène Lupin d’Édouard Molinaro, avec Jean-Pierre Cassel et Françoise Dorléac. Difficile de faire un trio plus chic et séduisant. Puis, toujours avec Jean-Pierre Cassel, il enchaîne avec Un Monsieur de compagnie, mais cette fois aux côtés de la sœur de Françoise, Catherine Deneuve. Le tout au rythme de comédie élégante et insouciante, un film signé Philippe de Broca. Dans Un Homme de trop, Costa Gavras l’imagine dans le rôle d’un résistant sec et autoritaire, un personnage très complexe au centre d’un casting sublime, entre Charles Vanel, Bruno Cremer, Jean-Louis Trintignant, Jacques Perrin, Claude Brasseur et Michel Piccoli. 

C’est fou, au vu de son statut Nouvelle Vague, mais c’est ainsi : Jean-Claude Brialy n’a tourné que dans un seul film de François Truffaut, La Mariée était en noir. 

Et comme une heure ne suffit pas à dépeindre le portrait de ce monument du cinéma, on vous raconte la suite demain.

Filmographie séléctive : 

La musique

  • Clou, les Gauloises Bleues, 2018 
  • Wiliam Z Villain, Uncle bill goes hi-fi, 2018
  • Brialy, Anna Karina et Serge Gainsbourg, De plus en plus, de moins en moins, 1961 
  • Chris Garneau, La plus belle pour aller danser, 2010 

Programmation musicale

  • 14h11
    Uncle Bill goes hi-fi
    Uncle Bill goes hi-fi
    William Z Villain
    Uncle Bill goes hi-fi
    Album Uncle Bill goes Hi-fi (2018)
    Label NORMAND DEEP BLUES RECORDS
  • 14h29
    Les gauloises bleues
    Les gauloises bleues
    Clou
    Les gauloises bleues

    Yves Simon

    Album Generation(s) éperdue(s) (2016)
    Label BECAUSE
  • 14h45
    De plus en plus, de moins en moins (par Jean Claude brialy et Anna kar
    De plus en plus, de moins en moins (par Jean Claude brialy et Anna kar
    SERGE GAINSBOURG
    De plus en plus, de moins en moins (par Jean Claude brialy et Anna kar

    Album De Gainsbourg a gainsbarre : Vol 9 : 1967-1976-1980
    Label PHILIPS

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