

Glacier, crevasses, ombres et lumières... L'écrivain français a choisi pour nous dépayser un tableau du peintre symboliste russe. Un paysage de glace sur lequel est posé un moine en contemplation. Il lui rappelle le Bhoutan qu'il a apprécié pour sa nature.
- Jean-Christophe Rufin Diplomate et romancier.
Jean-Christophe Ruffin : "J'ai choisi un tableau d'un peintre russe qui s'appelait Nicolas Roerich mort au milieu du XXe siècle. L'oeuvre s'appelle Gouttes de vie.
Elle me fait voyager parce que l'œuvre de Roerich est bâtie et construite sur la montagne. Vous avez la nature qui figure dans ce tableau sous la forme du glacier, avec ses crevasses, ses ombres et ses lumières. Toujours dans des bleus dont on ne sait pas très bien s'ils appartiennent à la terre ou au ciel.
Dans un angle de la partie gauche du tableau, il y a une petite partie qui est au contraire très verte, qui rappelle la peinture du Douanier Rousseau, avec une végétation tropicale.
Nicolas Roerich était fasciné par les religions bouddhistes et par l'Himalaya
Il y a toujours un personnage dans ces tableaux. Là, il est sur cette partie gauche : c'est une sorte de moine bouddhiste drapé dans un vêtement jaune safran. Il prie, ou pense, face à cet océan de glace.
Il y a quelque chose de très onirique dans les peintures de Roerich. On voyage, mais on ne sait pas si on voyage dans le réel ou au-delà. C'est aux frontières des mondes des esprits.
C'est une peinture extrêmement spiritualiste qui, pour moi, évoque vraiment une évasion radicale.
La toile me fait penser au Bhoutan, ce royaume himalayen où j'ai eu l'occasion d'aller faire de la montagne. On a ce mariage permanent de végétation tropicale et de ses hautes terres, véritables mondes de glace et d'esprits.
C'est vraiment le face-à-face de l'humanité et de la nature. On ne sait pas qui va gagner, si c’est l'homme qui va conquérir la nature, ou si la nature va l’engloutir. On est vraiment à la frontière des deux."
Voir ICI Gouttes de vie de Nicolas Roerich
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