Le sommet qui n'a pas droit à l'erreur

France Inter
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A Dakar, les articles et les caméras se focalisent sur la succession d'Abdou Diouf à la tête de l'Organisation Internationane de la Francophonie . Mais les enjeux du sommet dépassent le cadre d'une élection. Les réunions ministérielles tenues hier à Dakar ont dégagé des priorités à traiter : les crises africaines, Ebola, l'aide au développement, une politique de l'emploi, une nouvelle forme de gouvernance par les femmes.. .

Sommet de la Francophonie
Sommet de la Francophonie
© - CTC

Si ce sommet respecte les engagements qu'il est censé prendre, sa crédibilité sera restaurée. Mais à lire la presse africaine, à regarder les manifestations dans les rues de Dakar, on sent monter une forme d'opposition. D'abord au regard de la facture.

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Opération Ville Propre , un joli gravier blanc remplace sables mauvaises herbes et ordures sur le trajet des convois officiels.

Ces travaux d’embellissement sont certes approuvés, puisqu’ils resteront dimanche soir une fois tous les chefs d’Etat repartis mais le cout exhorbitant que va laisser ce sommet donne un gout amer. L’urgence n’est elle pas ailleurs ? questionne l'opposition. Fallait-il dépenser tant d’argent pour la vitrine médiatique et cette opération de prestige quand des Sénégalais n’ont qu’un seul repas dans la journée, que les hôpitaux manquent de tout . Avait-on aussi besoin de cette réunion intergouvernementale pour nettoyer la ville ? L’argent dépensé par l’Etat Sénégalais pour accueillir le sommet est fortement critiqué surtout s’il ne livre pas un plan d’action pour favoriser le développement et une politique de l’emploi. Sur les blogs, on lit la peur de voir des chefs d'Etat qui ne sont pas tous de gentils démocrates venir à Dakar pour combiner de petits arrangements entre amis.

Ne pas perdre de vue aussi que la Francophonie sert d’alibi aux querelles intestines de la politique politicienne sénégalaise entre l’ancien président Wade et le gouvernement de Macky Sall, sur fond de chronique judiciaire et d’accusation réciproque de corruption…

Pour Penda Mbow , ministre de la francophonie, le Sommet n’a pas le choix. Les situations sont brulantes et exigent à la fois des réponses immédiates et des vues à long terme qui impliquent le lancement d’un processus.Qui plus est la francophonie est aussi attaquée sur ses terres par les firmes chinoises qui développent des actions de coopération commerciales.

Après l’Angola et la région des grands lacs, c'est au tour de l’Afrique de l’Ouest de se retrouver dans le viseur de Pékin.

Le sommet doit donc marteler une volonté politique claire et déterminée tourné vers les Africains et l'aide au développement. Avec une nouvelle forme de gouvernance dans les sociétés émergentes, une forme novatrice posée en modèle pour les pays industriels. Et dessiner ainsi un nouveau champ de perspectives.

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