La Syrie, 2 ans après le début des révoltes
Le 15 mars 2011, les Syriens dans la rue entamaient ce qu'ils pensaient être leurs révolutions. La Lybie, l'Egypte et la Tunisie vacillaient et le régime des Assad semblait promis à une issue analogue.
Deux ans plus tard, il n'en est rien.
Débordé dans les premiers mois, Bachar Al-Assad a compris qu'il ne pourrait controler le territoire dans sa totalité. Damas s'est concentré sur une stratégie de contre-insurrection qui lui permet de garder le pouvoir sur une "Syrie utile", entendons les axes stratégiques comme les grandes villes.
Les zones périphériques et les campagnes sont laissés aux insurgés.Des insurgés qui avec le temps qui passe finissent par se diviser. Sans compter l'infiltration dans les mouvements de résistance de djihadistes venus de l'étranger.
Deux ans, c'est long, mais c'est aussi, peut être encore court au regard des perspectives les plus sombres qui se dessinent. Celle d'une Syrie divisée en deux comme elle l'est aujourd'hui. Un peu comme l'a été le Liban pendant de longues années.
A écouter en téléchargement podcast les analyses de Christian Chesnot , spécialiste à France Inter des questions liées au Proche et Moyen Orient. Christian avec les témoignages de l'universitaire Frederic Pichon qui travaille sur la Syrie contemporaine et Boutros Halak, un opposant proche du Forum démocratique syrien.
A écouter aussi en podcast téléchargement, les reportages d'Omar Ouahmane dans les environs d'Alep ces jours-ci. Omar a recueilli les témoignages de familles qui se terrent dans les grottes romaines, ce site touristique du nord de la Syrie est utilisé comme un abri pour se protéger des bombardements.
Omar a aussi rencontré ceux qui combattent, ceux qui essaient de survivre, et les familles qui se déplacent en fonction de la ligne de front.
D'autres ont choisi l'exil via la Jordanie pour rallier l'Egypte. Vanessa Descouraux, correspondante de France Inter au Caire, a rencontré ces réfugiés.
D'autres s'entassent dans des camps de fortunes en Jordanie ou en Turquie près de la frontière.
Les ONG peinent à travailler. Médecins Sans Frontières lance un appel à la mobilisation. La catastrophe humanitaire a dépassé tous les seuils d'urgence. Outre les blessures de guerre, les Syriens meurent de pathologies ordinaires qu'ils ne peuvent soigner faute de structures sanitaires : cancers, maladies cardiovasculaires, diabète. Tous les hopitaux ont été détruits et les médecins sont ciblés par l'armée de Bachar Al-Assad.
Seules les zones controlées par le régime autorise les urgentistes ou médecins à excercer. Le Programme Alimentaire Mondial (Onu) et ses partenaires sont autorisés à distribuer des vivres seulement dans les quartiers contrôlés par les autorités.
Toute intervention médicale dans le reste du pays est considérée comme "assistance au terrorisme".
Et l'armée des Assad n'hésite pas à bombarder les zones où les médecins essaient d'établir des structures pour donner les premiers soins d'urgence à ceux qui en ont besoin
La Syrie dans l'oeil des citoyens journalistes
Résister ne veut pas forcément dire : combattre. Des journalistes qui n'excercent plus dans un pays en lambeaux et des citoyens n'ayant aucun lien avec la presse filment des scènes de la vie quotidienne, des combats qu'ils postent ensuite sur le site youtube , comme une bouteille à la mer, un témoignage vers les décideurs. Pour qu'un terme soit posé à cet enfer.
En France, un collectif a récupéré les plus insoutenables de ces petits films et en a fait une série. Stop au massacre. Vague blanche pour la Syrie . Des spots de 2 minutes laissés à l'appréciation d'artistes français.
Des images crues. Car tout est sale dans la situation syrienne d'aujourd'hui. La réaction par l'électrochoc. Ici les vidéos sous le regard du comédienMichel Piccoli
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Et du chef d'orchestre Jean-Claude Casadesus
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La Syrie, dans l'oeil des cinéastes
Une démarche radicalement différente de celle présentée par l'opération 2 minutes pour la Syrie .
Charif Kiwan est le porte-parole du collectif Abou Naddara , tous trentenaires et quadragénaires anonymes vivant à Damas. Depuis le début des manifestations contre la dictature, en mars 2011, ces réalisateurs autodidactes mettent en ligne chaque semaine une de leurs productions. Deux minutes de cinéma maxi pour raconter la Syrie d'aujourd'hui et soutenir, à leur façon, la révolution. Ici, mon frère terroriste
Pour se montrer « dignes » Abou naddara filme le contrechamp des événements. Et oppose au flot de vidéos sanglantes sur l'horreur de la répression un regard d'auteur, ironiquement ou poétiquement distancié :« En nous habituant à regarder le sang en gros plan, les images de massacres qui pullulent sur les réseaux sociaux sont devenues pornographiques. Non seulement elles nous incitent au voyeurisme et à l'apitoiement, mais elles réduisent la révolution à la seule confrontation entre les civils et l'armée. C'est un dangereux raccourci. » Pour dire la douleur d'une mère, nul besoin de montrer le cadavre de ses enfants : quelques plans de cimetière en disent plus long.
En Syrie, la musique pour survivre et résister
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En temps de guerre, le fait est connu, la résistance passe par la culture.
La musique qui dans l'Histoire de la Syrie a toujours joué un rôle déterminant dépasse évidemment le plaisir mélomane.
Elle est un réconfort dans la souffrance, un souffle pour vivre, un espoir pour une cause.
Les premiers pas du pape François
A peine élu, le souverain pontife doit déjà se soumettre aux contraintes d'un agenda chargé et subir les premiers feux de la polémique sur les rapports ambigus entre l'église argentine et la dictature militaire de Videla à la fin des années 70.
Le décryptage par Isabelle de Gaulmyn.
Jerry Givens, le bourreau repenti
62 personnes tuées. Et les remords. Jerry Givens 61 ans exécuteur en chef de l'Etat de Virginie est devenu du jour au lendemain un militant les plus actifs contre la peine de mort aux Etats-Unis.
Courrier International et son directeur de la rédaction Eric Chol relaient l'enquête portrait du Washington Post
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