Aujourd'hui, il est question de la série Star Trek qui embrasse les genres, de la tempête #MeToo qui déferle sur l'Afrique, et des trolls sexistes sur Twitter.
Si je vous dis « Enterprise », oreille en pointe, sourcil en flèche, et des petits pupulls en lycra, vous me dites ? Star Trek et vous avez raison. Raison et quelques décennies de retard, parce que maintenant on dit « Star Trek Discovery », série diffusée désormais sur CBS. Les fans attendent depuis un an la diffusion de la 3ème saison… Ce que vous entendiez, c’est le son des seules images disponibles sur le net. La production sait distiller ce qu’il faut aussi d’éléments pour nous donner envie – c’est un métier… Ce que l’on sait, c’est que Burnham et sa bande, projetés via un trou noir dans l'avenir, découvrent que, visiblement, la Fédération n'est plus, et que Starfleet est un vestige du passé. Non, moi non plus, je n’ai rien compris à ce que j’ai dit, mais on s’en fout, parce que si j’en parle ici, c’est pas tout à fait pour ça, mais plutôt que, pour la première fois, la série va mettre en scène un personnage transgenre et un personnage non binaire, qui ne se défini, donc, ni comme femme, ni comme homme et que ces deux personnages seront joués par des acteurs également transgenre et non binaire. C’est encore rare à la télévision, pas très étonnant pour une saga qui depuis des années n’a jamais hésiter à afficher son soutien à la communauté LGBT+. Michelle Paradise, la productrice, explique ce choix : « Star Trek s'est toujours donné pour mission d'offrir de la visibilité à des communautés sous-représentées, parce que nous croyons que montrer aux gens un futur sans division basée sur les origines ethniques, le genre, l'identité de genre ou l'orientation sexuelle est tout à fait à notre portée. » A notre portée de dans 930 ans, donc.
La tempête #MeToo défère sur l'Afrique. A part quelques initiatives ponctuelles, le mouvement n’a pas encore pris sur le continent, mais, tout de même, un signal, la semaine dernière au Mali… Pour la première fois, des centaines de femmes sont descendues dans les rues de Bamako à l’appel d’un collectif d’ONG, marche blanche et silencieuse pour dénoncer les violences faites aux femmes… Et demander très concrètement l’adoption d’une loi spécifique sur les violences de genre. Cette loi existe, sauf qu’elle est bloquée, depuis des années entre le ministère de la Justice et celui de la protection de la femme. Bloquée la loi, impossible le débat, et plus encore la prise de parole : d’après les ONG concernées, au Mali, 70% des femmes victimes de violences conjugales ou sexuelles, se taisent. Oui, 7 sur 10.
Savez vous pourquoi les femmes sont sexuellement agressées ? Eh bien parce qu’elles sont jolies, frivoles, peureuses, et faibles. C’est un fascicule distribué à l’entrée des Beaux Arts de Hengzou, en Chine, qui le dit et qui poursuit : « elles accordent une grande attention au vêtement et au maquillage, et résistent difficilement aux tentations ». D’où l’agression, évidemment. Evidemment pas, répondent les étudiants, chez qui ce livre a provoqué un tollé. Acculé, le responsable de l’université leur a répondu : « ces phrases doivent être remises dans leur contexte, en aucune manière, nous ne discriminons les femmes ». Ah ben si c’est en aucune manière, alors…
Le chiffre de la semaine : 30. Comme dans "toutes les 30 secondes , une femme reçoit un message sexiste sur Twitter". Plus encore si elle est racisée, handicapée, bisexuelle, lesbienne ou transgenre. C’est un rapport publié par Amnesty International, qui dénonce très régulièrement le sexisme systémique à l’œuvre sur le réseau, « Toxic Twitter », comme l’appelle l’ONG. Twitter, de son côté, se défend, mais alors très mollement, promet, mais fait très peu. Et attendant, le seul moyen pour ses utilisatrices de se protéger reste encore de fermer leur compte ou de s’auto-censurer. Mais si vous comptez sur moi pour me taire, Fabienne ! Ah ben si, je me tais, vu que j’ai fini.
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