La voix d'une députée européenne s'élève face à l'homophobie d'Etat en Pologne

Terry Reintke, députée écologiste européenne et co-présidente de l’InterGroupe LGBT
Terry Reintke, députée écologiste européenne et co-présidente de l’InterGroupe LGBT ©AFP - ROLF VENNENBERND / DPA / dpa Picture-Alliance
Terry Reintke, députée écologiste européenne et co-présidente de l’InterGroupe LGBT ©AFP - ROLF VENNENBERND / DPA / dpa Picture-Alliance
Terry Reintke, députée écologiste européenne et co-présidente de l’InterGroupe LGBT ©AFP - ROLF VENNENBERND / DPA / dpa Picture-Alliance
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Avec Giulia Fois, nous prenons des nouvelles des femmes et de la communauté LGBT dans le monde. Cette semaine, il est question de vêtements "acceptables" en Inde, de l'écart salarial qui persiste entre les genres, et de la colère saine d'une députée européenne face à l'homophobie en Pologne.

#yeswehavelegs, oui nous avons des jambes… 

Comme un cri de ralliement poussé sur les réseaux, un ras-le-bol général, en ce moment même en Inde, avec pas moins de 3 millions de commentaires à la clé.  Tout est parti d’une photo postée par une jeune actrice de 18 ans sur son compte Instagram. Photo toute bête, hein, à ceci près qu’elle pose en short – une tenue certainement non républicaine, si on se base sur l’échelle Blanquer du vêtement acceptable… Echelle Blanquer qui s’exporte bien, visiblement, puisqu’à partir de là, elle s’est pris les tonnes d’insultes, de menaces et de vomi dont Internet a l’habitude. 

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Sauf que depuis MeToo, ça ne passe plus. D’où ce hashtag, d’où le déluge de commentaires, dont celui-ci par exemple : « ce ne sont pas mes vêtements qui posent problème, ce sont vos pensées » - on a un équivalent, dans les manifs, en France, que j’aime beaucoup : « ça n’est pas moi qui suis habillée comme une pute, c’est toi qui pense comme un violeur ».   

Le chiffre de la semaine

J’hésite… Soit je vous dis 257, et c’est le nombre d’années qu’il faudrait, en moyenne, dans le monde, pour que les salaires des femmes rattrapent ceux des hommes - si on continue sur le même rythme, et en s’appuyant sur l’arsenal législatif existant… Car oui, les lois y sont, a insisté Antonio Guterres en lançant la toute première journée mondiale sur le sujet. Le secrétaire général de l’ONU s’en est d’ailleurs dit le premier surpris : « S’il y a 40 ans, on m’avait dit qu’on en serait encore là aujourd’hui, je ne l’aurais pas cru ».

Et là, c’est mon deuxième chiffre : « 20% d’écart salarial en moyenne ». Quand un homme gagne 1 dollar, c’est 80 centimes pour une femme. Moins encore pour les femmes avec enfants, les femmes racisées, les migrantes, et les femmes en situation de handicap. Pire : l’écart va encore se creuser avec le Covid : elles sont en première ligne dans les secteurs les plus touchés par la crise économique qui se profile – l’hôtellerie, le tertiaire, et le secteur informel. 

« Il faut faire voler en éclat les stéréotypes de genre nuisibles, lever les obstacles institutionnels et promouvoir un équitable partage des responsabilités familiales ». Antonio Gutteres, secrétaire général de l'ONU

Ouais. Ok, super… On commence quand ?

Une députée interpelle l'UE sur son silence, face aux violences anti-LGBT en Pologne

Elle s’appelle Terry Reintke, elle est allemande, députée écologiste européenne, ouvertement lesbienne et co-présidente de l’InterGroupe LGBT au parlement de Strasbourg. C’est là, dans l’hémicycle, qu’ elle a interpellé vigoureusement l’Union Européenne et sa percutante inaction, ou sa mollesse d’action, si vous préférez face à l’homophobie d’Etat qui sévit en Pologne depuis la réélection cet été d’Andrez Duda. Pour lui – et pour résumer - l’homosexualité est une idéologie, une propagande, voire un néo-bolchevisme dangereux, à éradiquer, en créant par exemple, dans de nombreuses villes, des zones anti-LGBT. C’est à lui, aussi, que Terry Reintke s’est adressée.    

Et pendant ce temps, les évêques polonais, tranquillou bilou, appelaient la Pologne à se retirer d’une convention européenne sur les violences faites aux femmes, parce ça aussi, oui, ce serait de la propagande, et de l’idéologie. Et pendant ce temps, Maysoun Douas, conseillère municipale madrilène célébrait, en hijab, son tout premier mariage LGBT. Un acte dont elle se disait très fière parce qu’il pourrait aider au dialogue sur la démocratie et la citoyenneté. Ouais, enfin c’est un peu surfait, la démocratie, non ?

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