Une statue de bronze à Brooklyn pour célébrer Ruth Bader Ginsburg, une "zone de liberté pour personnes LGBT" en Union européenne et une chanteuse féministe pour représenter la Russie à l'Eurovision... La semaine serait réussie pour la planète LGBT, si il n'y avait le vote de l'Arkansas interdisant l'IVG.
J’ai l’impression qu’elle m’écoute, depuis Brooklyn, alors je ne vais pas trop la ramener, ce soir… C’est une statue en bronze qui vient d’être dévoilée dans ce quartier de New York. Et tout y est : ce regard, qui vous transperce, la robe de magistrate qui donne à la silhouette, pourtant menue, un je ne sais quoi de colossal… et puis le chignon, dont pas un cheveu ne dépasse, le col en dentelle, les petites boucles d’oreilles - deux perles, parfaitement surannées.
Un look de gentille vieille dame pour l’une des plus punks qu’on n'ait jamais eues
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Vous voyez de qui je parle ? Six mois après sa mort, Ruth Bader Ginsburg règne sur Brooklyn. Doyenne de la Cour suprême, personnage clé de la lutte féministe, elle retrouve le quartier qui l'avait vu naître le 15 mars 1933. "RBG", comme on la surnomme, c’était une histoire, un combat, une allure, et un certain sens de la formule.
"Je ne demande aucune faveur pour mon sexe. Tout ce que je demande à nos frères, c’est qu’ils enlèvent leurs pieds de nos nuques" - Ruth Bader Ginsburg
En Arkansas est votée une loi qu’RBG aurait peu apprécié
C’était le combat de sa vie, le droit à l’avortement. Alors que depuis une vingtaine d’années, les États conservateurs du sud et du centre du pays tentent au contraire de l’entraver par tous les moyens… L’Arkansas vient d’y donner un coup de vis supplémentaire : même en cas de viol, ou d’inceste, l’IVG y sera désormais interdite. La loi devrait entrer en vigueur cet été.
L’Union Européenne déclarée « zone de liberté pour les personnes LGBT »
C’est une résolution symbolique qui vient d’être adoptée au Parlement de Strasbourg et une réponse directe à la montée galopante de l’homophobie et de la transphobie, en Pologne notamment. Une centaine de collectivités locales se sont déclarées, ces derniers mois « zone sans idéologie LGBT », ce qui permet d’exclure et de discriminer allègrement les lesbiennes, les gays, les bis, les trans, d’à peu près tout ce qu’on veut – des commerces, comme des manifestations publiques.
Jusqu’ici, l’Europe n’avait que mollement réagi. Cette résolution parlementaire est une première étape, une façon de pousser la Commission à prendre position.
Une chanteuse féministe représentera la Russie à l'Eurovision
Choisie par le public d’une chaîne de télévision fédérale, à l’issue d’un vote ultra serré… Elle s’appelle Manizha Sanguin. Elle a 30 ans, elle est ouvertement féministe et et affiche avec fierté ses origines tadjikes. Ce, dans une Russie légèrement nationaliste et machiste sur les bords. Comment dire, c’est surprenant.
Carrément abject, martèlent les conservateurs russes, qui conspuent la jeune chanteuse depuis la semaine dernière. Elle s’en fout, elle chante. "Russian Woman", "la femme russe", c’est le titre qu’elle présentera à l’Eurovision. Titre qui parle, vous l’aurez deviné, de la condition féminine en général, et oh mon dieu, des mères célibataires en particulier.
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