
Décidément, nos voisins s'inquiètent pour la sûreté nucléaire française. Après les Allemands, les Suisses montent au créneau cette fois contre la centrale du Bugey dans l'Ain.
Pour la première fois cette semaine un élu suisse est invité à la Commission locale d'information sur la centrale du Bugey dans l'Ain. Vendredi, il pourra, au même titre que les élus locaux, les associations et les riverains s'informer et interpeler les autorités sur la situation de la centrale.Le genre de réunion - en plein milieu de l'après midi dans une salle communale de Saint-Vulbas - qui fait rarement la Une des journaux et pourtant, il s'agit d'une petite révolution en matière de transparence sur le nucléaire. La présence de voisins européens dans ces commissions, les Cli, est toute nouvelle. La loi de transition énergétique l'exige désormais pour les centrales nucléaires situées en zone frontalière.
Le canton et la ville de Genève ont porté plainte
Début mars, le canton de Genève et la ville de Genève ont porté plainte au pénal contre X pour "mise en danger de la vie d'autrui et pollution des eaux". Genève est située à 70 km à vol d'oiseau du Bugey et regarde avec suspicion la deuxième plus vieille centrale de France après Fessenheim. La centrale du Bugey a 37 ans. Autre source d'inquiétude pour les Suisses : la création d'un centre de stockage de déchets nucléaires, ICEDA qui doit ouvrir l'année prochaine.Ce qui a fini de fâcher les suisses ? la fermeture du réacteur numéro 5 depuis août dernier, "un taux de fuite elevé " revélé par l'autorité de sureté nucléaire française. l'ASN a demandé à EDF de mener des travaux d'étanchéité sur l'enceinte de confinement du réacteur.De son côté, EDF se veut rassurante. 160 millions d'euros ont été dépensés dans la sécurité l'année dernière. La centrale a été jugée bonne pour le service encore 10 ans, jusqu'en 2022.
Genève veut la fermeture du Bugey
Le nouveau président du Conseil général de l'Ain, Damien Abad parle d'une atteinte à la souveraineté. Il dénonce un coup politique des élus écologistes de Suisse et de leur avocate, l'ancienne ministre française de l'environnement Corine Lepage. Le député de haute-Savoie Bernard Accoyer a écrit à la maire de Genève, Esther Alder (Les Verts) pour lui demander de reconsidérer cette initiative qui "stigmatise la filière nucléaire française".Sous-entendu dans le camp français, quel toupet les Suisses, ils sont bien contents d'importer notre électricité !

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