La guerre du bois

France Inter
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Quand des forestiers condamnent les plantations dites écologiques.

Les sylviculteurs du sud-ouest contestent les plantations réalisées par des associations.

C’est la grande mode : planter des arbres. Vous avez déjà vu ces messages : achetez mon produit et l’entreprise s’engage à reboiser.

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C’est du greenwashing dénonce Christian Pinodeau le président du syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest. Cela signifie selon lui que c’est un moyen de repeindre une entreprise en vert. De faire semblant d’être écolo quand on est un pollueur.

La France n’a pas besoin de ça dit-il. La surface forestière augmente en France. Sa cible c’est surtout Reforest Action qu’il accuse d’être un chasseur de prime. C’est une entreprise de l’économie sociale et solidaire. Elle sollicite les entreprises pour obtenir des fonds et les donne – ce sont bien des dons – pour replanter des surfaces dégradées. Des bois décimés par une maladie, un incendie ou des friches agricoles et industrielles. L’aide financière va de 30 à 60%.

Ils financent 500 000 arbres par an.

Eclat de rire de notre sylviculteur qui rappelle qu’après la tempête Klaus les forestiers en ont replanté 300 millions. L’équivalent de 20 fois la surface de Paris. Il dénonce ce discours de la société je cite « je participe au reboisement de la France ». Pour lui c’est faux. Et je cite encore « c’est du fric foutu en l’air ».

Cette colère parait injustifiée pour l’entreprise Reforest Action

Elle travaille en France mais aussi à l’international dont l’Amazonie ou encore Haïti.

Stéphane Hallaire son président est plutôt d’accord avec l’essentiel : oui la forêt grandit en France. Oui elle est gérée durablement, quand on coupe un arbre on replante. Quant à l’accusation d’être des chasseurs de prime, de se faire de l’argent sur le bon cœur vert des entreprises, là ça coince.

Cette guerre du bois semble surréaliste. On a envie de se dire, plus on plante mieux c’est. Surtout sur des friches agricoles. Des terrains abandonnés.

C’est non seulement économique mais écologique : quand un arbre pousse il absorbe du gaz carbonique, gaz à effet de serre, l’un des responsables du changement climatique.

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