
L’impact de la lumière artificielle sur la nature.
Le 31 mars 1880, Wabash dans l’Indiana est la première commune du monde où la lumière fut : la première à s’éclairer à l’électricité. Depuis la planète brille de plus en plus. Dans les années 70, les premiers à s’en inquiéter n’ont pas été les spécialistes de la biodiversité. Non. Mais des astronomes. Le halo lumineux dégagé par l’éclairage public compromet l’observation des étoiles. La prise de conscience date des années 90 en France. Les associations alertent sur le gaspillage énergétique et sur l’impact de l’éclairage public sur le vivant.
La biodiversité a elle aussi besoin de la nuit.
Je suis un papillon de nuit. Irrésistiblement attiré par le lampadaire. Soit je me crache dessus et je meurs brûlé soit je vole autour de la lumière jusqu’à l’épuisement. Une étude Allemande a calculé qu’en une seule nuit d’été, un milliard d’insectes meurent en Allemagne. Et ce qu’on oublie souvent c’est que parmi les insectes nocturnes, beaucoup sont des pollinisateurs. Ils assurent la reproduction des plantes.
Je suis un poisson :
Si je mange du plancton je profite de la nuit pour remonter vers la surface en toute discrétion. Mais la lumière artificielle m’expose à mes prédateurs. Je me fais manger.
Si je suis un poisson qui mange des insectes, c’est la disette : les insectes dont le début de vie se déroule dans l’eau viennent mourir où ils sont nés. Ils servent de repas aux poissons quand ils ne sont pas irrésistiblement attirés par un lampadaire. L’éclairage public réduit la quantité de nourriture disponible dans les cours d’eau.
Restons dans l’eau avec les amphibiens.
La lumière les empêche de repérer leur proie. Crapaud, grenouille se figent à l’approche d’un rayon lumineux. Une étude sur la grenouille Tungara a montré que l’éclairage artificiel modifie le comportement sexuel de madame. Elle est moins exigeante dans le choix de son partenaire. Habituellement elle choisit le mâle le plus beau, le plus fort, le plus sain. C’est impératif pour assurer la survie de l’espèce. Si la lumière la conduit à se reproduire avec les plus malingres ça va poser un problème.
C’est pour alerter sur ces impacts négatifs que " le jour de la nuit" a été lancé. La manifestation a lieu samedi prochain. L’occasion d’éteindre l’éclairage public, de regarder les étoiles et d’observer la diversité biologique qui vit la nuit.
Ces exemples sont extraits d’une étude publiée par la mission « Economie de la biodiversité » du Groupe Caisse des dépôts et l’ Association Nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes.
L'équipe
- Production
- Journaliste