Les scientifiques ont sous-estimé l’ampleur de la montée des océans.
Vous avez investi dans une résidence «Les pieds dans l’eau », (aujourdhui, l’expression a disparu des arguments de vente), vous risquez d’être noyé.
Le niveau des mers a grimpé deux fois plus vite qu’on ne le pensait : 1,4 millimètres par an depuis 2002 d’après les données des satellites.
Et nous sommes sans doute en dessous de la réalité.
Car ces données ne sont recueillies que depuis 25 ans. Alors que nous avons des informations depuis le milieu du dix-neuvième siècle grâce aux marégraphes. Le satellite mesure le même endroit tous les dix jours. Le marégraphe travaille toute la journée.
Il y a une cinquantaine de marégraphes en France.
À l’origine, c’est l’homme qui venait relever les mesures des marégraphes installés sur la côte. Cet appareil mesurant la montée et le recul de l’eau. L’objectif étant de prédire les heures de marées. Nous passons de la marine à voile à la vapeur. Les bateaux sont beaucoup plus autonomes, ils ne dépendent plus du vent et veulent débarquer leur cargaison au plus vite.
Ils ont besoin de connaître le tirant d’eau pour accoster au port.Le premier calendrier des marées est édité en France en 1839, une première mondiale.
Aujourd’hui, tout est automatisé et envoyé directement au SHOM , le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine.
Ces informations ont trouvé d’autres utilités : leurs données permettent d’alimenter les modèles mathématiques de prédiction des tsunamis, des alertes aux vagues de submersion, et de la montée des océans.
Mais c’est une mine de données difficile à analyser.
Nous sommes à l’ère de l’informatique. Et cet héritage du passé est écrit sur papier. Un homme s’est attelé à cette tâche gigantesque. Il s’appelleNicolas Pouvreau . Il s’est attaqué à trois cents ans d’observations sur Brest. Les premières datent de 1679, sous le règne de Louis XlV !
Et ce sont des informations édifiantes : En deux cents ans, le niveau des mers est monté de 13 centimètres.
Depuis cent ans il a augmenté de 17 centimètres. Le rythme s’accélère.
Ce travail de saisie est le fruit de la volonté d’un homme qui n’est plus tout seul aujourd’hui pour enregistrer sur informatique ces données écrites sur le papier. Mais cela demande du temps et… le mot qui fâche : de l’argent.
Si vous voulez en savoir plus rendez-vous aujourd’hui à l’ Unesco à Paris.
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