Pas que des costumes cravate devant l’Assemblée nationale

France Inter
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Apiculteurs
Apiculteurs
© C Bonnafoux

Ce matin, il y aura des habits d’apiculteurs pour dire non aux pesticides.

En effet, les apiculteurs manifestent devant l’Assemblée nationale pour sauver les abeilles

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Je ne sais pas si le rouge à lèvres de Rebecca Manzoni est à base de pigment de coquelicot. Mais c’était le cas du plus vieux cosmétique au monde. Quel rapport avec les abeilles ? Les coquelicots, les bleuets sont des plantes mellifères.

Elles sont butinées par les abeilles domestiques pour fabriquer leur miel.

Ces fleurs sont en sursis.

Elles aimaient bien grandir sur les bords et dans les champs. Dans le département de l’Eure, qui a décidé de les protéger, 25% ont disparu.

Comment pourraient-elles résister aux herbicides qui servent à traiter les cultures ? Quand on produit du blé, on ne veut que des grains de blé et pas une poussière de coquelicot. Les règles sont strictes, même si elles supportent un taux d’impureté. Comme c’est le cas pour les insectes. Eh oui, vous avez dans votre assiette un peu de plantes mellifères et quelques particules d’insectes. L’assaisonnement n’est pas mortel.

Mais l’absence de fleurs dans la nature peut entraîner une crise alimentaire dans les populations d’abeilles.

C’est le cas pour tous les insectes pollinisateurs. Mais prenons notre abeille domestique. Avec une bonne nouvelle, ce n’est pas si courant : l’an passé la production de miel a augmenté. Les ruches ont produit deux fois plus qu’en 2014. Grâce à la météo, plus clémente pour les insectes. N’imaginez pas que cette embellie soit due à la réduction de l’usage des produits phytosanitaires, leur usage ne cesse d’augmenter.

D’ailleurs, dans les ruches, la mortalité a encore atteint 30% en moyenne. Quatre-vingt pour cent dans certains secteurs.

Mais le miel est prêt pour les tartines. Et mieux vaut le privilégier à celui qui est importé de Chine avec son cortège de résidus polluants.

Même en ville, le miel est meilleur que les produits importés.

Vous savez que vous en avez au dessus de votre tête : le toit de la Maison de la Radio abrite des ruches. L’opération « Abeilles, sentinelles de l’environnement » a rencontré le succès. Tout le monde en veut. Ah, mais du miel de ville parfumé aux vapeurs d’hydrocarbures ça donne à réfléchir ! Une analyse du miel produit par les ruches de l ’Opéra de Paris nous rassure. Onze pollens différents, comme quoi la ville produit des fleurs, et nourrit les abeilles.

Deux polluants dont les doses sont largement inférieures à la réglementation.

Un reste de traitement contre le varroa , un parasite des abeilles.

Un résidu de fongicides sans doute utilisé par les parisiens pour leurs balcons. La ville ne les utilise plus.

N’hésitez pas à tartiner avec du miel des villes. Quand on ne les tue pas avec des pesticides, les abeilles vivent.

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