'Le Désordre des choses'. C'est le titre choisi par Alain Chamfort pour son nouvel album. Un disque qui prouve une fois de plus le talent du dandy avec son chic indéniable, brillant compositeur et chanteur au sourire en coin. Ou comment célébrer comme il se doit 50 ans d'une bien belle carrière.
Alain Chamfort, pop modèle à la subtilité jamais égalée, bouscule du haut de sa maturité le nouvel ordre mondial que voudrait nous dicter les géants du web, cette dictature promise de l’intelligence artificielle, qui ferait de nous des hommes insensibles au désordre et au hasard. Mise au point.
Cet album est bouleversant.
Un bilan existentiel à hauteur d’homme qui contemple serein le soir de sa vie. Aux entournures un brin testamentaire, la mort sans jamais être citée rode presque gentiment. « La vie on l’esquive en attendant quoi. On ne sait pas bien exactement alors on attend en attendant ». Chamfort philosophe est finalement aussi sartrien que pop. Il chante « exister » et c’est comme s’il nous disait en creux « On peut toujours faire quelque chose de ce qu'on a fait de nous.”
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Pour ce nouvel album Alain Chamfort a travaillé avec l’auteur Pierre Dominique Burgaud, avec lequel il avait déjà collaboré pour l’album concept « une vie saint Laurent » et on sent bien l’incroyable effet psyché entre le compositeur et son tailleur de mots, qui porte ces chansons au cœur d’un auto portrait sans concession, où le temps qui passe, la vieillesse qui s’installe, même mises à distance dessinent le portrait d’un chanteur usé dont les rides du visage sont l’étrange reflet des sillons d’un vinyle. C’est brillant et dans l’exact prolongement gainsbourien d’une chanson où les disques sont toujours un miroir dans lequel chacun peut donc voir son chanteur.
Cette idée du temps assassin et pour le coup destructeur, on la retrouve dans une autre sublime chanson métaphorique « Palmyre » où Chamfort chante « nous retournerons à Palmyre, le bel empire, tremble sous les coups, nous retournerons à Palmyre nous voir vieillir mais être toujours debout »
Puzzle
La pochette de l’album d’Alain Chamfort le représente dans un puzzle où seule une pièce manque. Il donne à ce jeu de patience toute sa valeur. Mais Chamfort nous met en garde : si la pop devient le creuset du mélange de genre, l’art va s’y perdre. Il nous rappelle ce qu’Andy Warhol « j’ai commencé comme artiste commercial, je veux terminer comme artiste ». Ainsi est Alain Chamfort
►►► Alain Chamfort invité ce vendredi dans Foule sentimentale à partir de 21h
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