Plus de quatre années se sont écoulées entre son précédent album, “Dans la peau”, et ce nouvel opus intitulé “Lost”. Entre temps Camélia Jordana a donné un nouvel élan à sa carrière en se produisant au cinéma. Mais elle a également politisé sa musique et fait mûrir son discours. Tout cela s'entend dans “Lost”.
Qui d’autre qu'elle pour être aussi l’aise avec une chanson de Chet Baker, un morceau du rappeur Lomepal ou "Quand on n'a que l’amour", de Brel, qu’elle a interprété lors de la cérémonie d'hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015, aux côtés de Yael Naim et Nolwenn Leroy ? Camélia Jordana est l’une des plus belles voix de la chanson française actuelle. Elle pourrait se complaire dans ce statut. Mais, avec ce disque, elle s’aventure dans d’autres choses. Dans le morceau qui s'intitule "Gangster", par exemple, elle pousse sa voix jusqu’à la briser dans un cri.
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Dans une interview au magazine Grazia, Camélia Jordana déclare :
Je ne peux pas faire des chansons pour raconter mes vacances ou mes histoires d’amour, même si j’adore ça.
L’urgence est plutôt de raconter notre pays de son point de vue : celui d’une femme de 26 ans, montée à Paris, née à Toulon, d’un père algérien et d’une mère kabyle. Camélia Jordana raconte une France qui n’est pas que celle où l'on voit Vercingétorix à la une des magazines. Quand elle chante : « Dans la Seine, le poids des os. Ils coulent, depuis le grand saut », elle évoque le massacre des Algériens du 17 octobre 1961 en plein Paris. C'est la deuxième chanson de Lost,ce nouvel album, qu'elle a appelée "Dhaouw".
Camélia Jordana a conçu son disque avec un musicien qui s’appelle Laurent Bardainne. Leur association crée des chansons en trois langues : anglais, français, arabe. Des expérimentations vocales qui font penser à Laurie Anderson. Selon les morceaux, les voix s’enroulent autour d’un mélange d’électro, de blues électrifié et de musiques traditionnelles.
Le 14 novembre dernier, le magazine Marianne publiait un article intitulé « Camélia Jordana et le marketing des origines ». Il suffit d’écouter le disque pour comprendre que c’est tout le contraire. La bande-son comme les allers-retours entre les langues plaident pour une identité toujours en mouvement.
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