du 23 au 27 février, Didier Varrod programme dans Pop & Co une semaine de nouveautés musicales
Ce matin, le nouvel album de la chanteuse islandaise Björk. Il s'agit du huitième album studio de Björk, enregistré entre Reykjavík, Londres, New York et les Caraïbes et dont la sortie numérique a été précipitée le 16 février dernier.

En effet, suite au piratage de son contenu sur Internet, Björk a avancé la sortie mondiale de son opus, initialement prévue en mars. Un accident industriel qui a quelque peu occulté la qualité artistique de ce grand retour.
C’est vrai qu’après les dérives cérébrales et ultra mentales de Biophilia , son dernier album datant d’il y a quatre ans, il y avait de la place pour quelques craintes. Et si Björk s’était définitivement sacrifiée sur l’autel de la manipulation génétique et glaciale du pouvoir suprême des algorithmes ? Les premières mesures de « Stonemilker » nous rassurent. Björk est toujours humaine, amoureuse blessée certes, mais comme saisie d’effroi sur sa banquise chagrin en quête de réparation, suite à la séparation d’avec son compagnon.
Madonna, Björk, ce sont bizarrement les divas du dancing des années d’avant la toile, qui souffrent aujourd’hui des excès de la mondialisation virtuelle, victimes de leur époques, elles qui ont tant incarné la modernité. C’est d’autant plus douloureux dans le cas de Björk dont l’écriture thérapeutique lui permet de revenir à ses fondamentaux. A savoir, l’énergie créative de l’exploration conjuguée à la pulsation de l’émotion. Même si ce n’est pas au point de revenir à la stricte simplicité mélodique, on retrouve Björk cherchant à faire pleurer ses machines.
Le titre choisi de l’album, Vulnicura , dont l’étymologie latine mêle dans un même mot l’idée de blessures et de guérison, est d’abord un remède à la propre vision artistique de l’islandaise. Björk se soigne. Avec des arrangements de cordes, comme si elle voulait mettre fin à la rivalité entre Ravel et Debussy.
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