Bror Gunnar Jansson invente le Blue Suède Blues

Jeudi 4 mai 2017

Bror Gunnar Jansson est un jeune Suédois qui fait du blues. Son nouvel album, 'And The Great Unknown, Part 2', est paru en avril 2017 sur le label français Normandeep Blues.

Sur la pochette de son disque, il porte une cravate, des chaussures bicolores et un costume trois pièces. Et puis, quand on l'écoute, on l’imagine débraillé, avec la chemise qui sort du falzar.

Avec une bande-son comme celle que constitue ce nouvel abum, il ne faut pas s’attendre à une bluette. Il chante :

Mon nom, c’est William. J’ai un couteau et j’ai pas peur de m’en servir.

Ses morceaux avancent comme une locomotive, mais dont les essieux grincent. En l'écoutant, on pourrait s’imaginer dans le delta du Mississippi. Mais pas du tout. Bror Gunnar Jansson est suédois. Ce qui lui fait un point commun avec le groupe ABBA. Le deuxième, et dernier, point commun, c’est que lui aussi chante en anglais. Précisons tout de même, que Bror, ça veut dire frère en suédois.

Frère Gunnar a la particularité de mettre en scène des personnages que l’on retrouve de disque en disque. Avec ces personnages récurrents, c’est comme si ses chansons composaient les épisodes d’un feuilleton. Et si vous avez loupé le début, ce n’est pas grave.

Il y a William, tueur en série, avec son couteau. Il y a Edward, un prêcheur qui veut purifier les âmes avec son flingue. Cette galerie de personnages, Bror Gunnar Jansson s’en sert pour écrire des chansons. Ce sont eux qui permettent de camper un décor. Dans l'un des morceaux, on rencontre ainsi Butch. Butch est boxeur. Avec sa seule bande-son, on sait d’où il vient. Butch vient de Cuba.

Bror Gunnar Jansson raconte des fictions violentes, comme le fut la vie bien réelle des plus grands bluesmen.