À sa sortie, l'album-concept de Serge Gainsbourg ne reçoit qu'un succès très mitigé. Des années plus tard, il est devenu culte. Retour, en quatre minutes, sur ce monument.
L'Homme à tête de chou est un album-concept parce qu'il déroule une histoire en 11 chansons, qui s’enchaînent comme des chapitres. L’histoire d’un journaliste à scandales, amoureux fou d’une fille au point de la tuer et d’être interné à l’asile. Celle qui va transformer cet homme en pauvre cloporte s’appelle Marilou.
Avec L’Homme à tête de chou, Gainsbourg pousse encore plus loin sa façon de parler sur la musique. Nous sommes en 1976 et le chanteur est l’un des rares en France à s’intéresser à la technique, aux micros dernier cri qui vont capter son souffle et ses soupirs. La légende raconte qu’il enregistre torse nu, pour que les froissements de sa chemise ne parasitent pas la prise de son. Gainsbourg ne chante pas, mais ça n’empêche pas les variations de sa voix. Il murmure, fait claquer les mots comme des détonations. Et il fait le monter le suspense de son récit en jouant avec la bande-son.
Avec la voix de Gainsbourg en gros plan, la musique ne serait là que pour poser l’ambiance. On entend pourtant des sons inattendus dans ce disque. De la guimbarde qu’on utilise plutôt dans de la musique folklorique. Ou une mélodie de Beethoven, une sonate pour piano en fa mineur qui lui a inspiré une chanson, la mélodie de "Ma Lou Marilou". Avec cette chanson, Gainsbourg organise la rencontre entre Beethoven et le reggae.
L'équipe
- Production
- Collaboration
- Réalisation
- Chronique