

Leonard Bernstein aurait eu 100 ans en 2018. Pour le grand public, il restera l'homme qui a composé "West Side Story". Mais ce pianiste, compositeur et chef d'orchestre génial avait bien d'autres cordes à son arc, notamment celle d'être un vulgarisateur hors-pair. Bernstein, artiste pop ? Réponse dans Pop & Co.
La première question posée dans cette chronique est la suivante : « Que peut faire un homme qui vient de vivre un triomphe en dirigeant la Neuvième Symphonie de Beethoven à New York ? » Réponse : filer danser au Studio 54, club disco de l’époque. Tandis que Donna Summer gémit dans les enceintes, Leonard Bernstein, dit Lenny est là, torse nu sous un blouson de cuir, cigarette en bouche, avec des danseurs qui font cercle autour de lui. Cette scène est rapportée par le journaliste Jonathan Cott, dans un livre d’entretien intitulé Dîner avec Lenny. L’anecdote en dit long sur l'artiste : un fêtard qui envoie valser les conventions, doublé d’un grand compositeur et d’un chef d’orchestre, honoré par les plus grandes institutions.
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Au vingtième siècle, Bernstein est celui qui bouscule nos hiérarchies. Il réconcilie la musique dite « grande » et la pop. Bernstein, c’est le « vivre ensemble » avant l’heure. Cette mission d’utilité publique, il l’accomplit à la télévision américaine toutes les semaines, avec une émission intitulée Young People’s Concerts, « Les concerts des jeunes ». Bernstein s'y montre incroyablement pédagogue, même lorsqu'il s'agit d'expliquer le mode mixolydien. Il rassure :
Pas de panique, malgré son nom imprononçable, le mode mixolydien est l’un des plus populaires de tous.
Après quoi, Bernstein explique qu’on peut entendre ce mode dans les discothèques autant que dans les églises, avec les œuvres de Debussy. À une époque où le rock emporte tout, Bernstein réussit à mettre la musique savante au cœur des conversations.
Les moyens financiers dont il a pu disposer pour jouer ce rôle de passeur étaient énormes. Mais c’était au siècle dernier : un temps où la culture était au cœur d’un projet de société.
Faire péter les cloisons entre les genres musicaux, Bernstein le faisait également dans ses propres compositions. En 1971, il compose une messe : Mass. La musique liturgique y croise le rock’n’roll, le gospel et la comédie musicale. Chœurs religieux et chœurs de loubards réunis.
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