

À l'occasion du dixième anniversaire de la mort du chanteur, Pop & Co est consacré toute la semaine à Alain Bashung. Dans ce premier épisode, Rebecca Manzoni raconte ses débuts difficiles, ses doutes et ses tentatives, jusqu'à ce qu'il parvienne à trouver sa voie et sa voix, consacrées par le succès de "Gaby oh Gaby".
À l'hôtel Palm Beach de Cannes, le 3 septembre 1968, José Artur enregistre Les Tremplins de l’été, une émission dédiée aux nouveaux talents. Au moment de se présenter, à la question « Que faisiez-vous avant de faire ce métier de chanteur ? », Alain Bashung répond :
J'étais apprenti boulanger, tout d'abord. Et, ensuite, j'ai pris des cours de comptabilité.
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Mais la boulangerie, tout comme la comptabilité, il était surtout question d’y échapper. L’objectif d'Alain Bashung est clair : faire de la musique. Parce que, de toute façon, il n’avait pas de plan B. Il publie son premier 45 tours en 1966, alors qu'il a 19 ans. Il en a écrit la musique et les paroles et l'a intitulé "Pourquoi rêvez-vous des États-Unis ?". Sur la pochette, il pose comme une pin-up : à plat ventre sur deux cubes, avec un sous-pull et un gilet en fourrure.
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Les premières années du parcours d’Alain Bashung sont faites de tentatives, qui se soldent presque toutes par des échecs commerciaux. C'est l’histoire d’une opiniâtreté dans une industrie machine à broyer. Cela durera 13 ans. Il faut attendre 1979 pour que l’on permette à Bashung de trouver son ton, et qu’il réussisse, en publiant son deuxième album, Roulette russe, fait de chansons de nuit ou de petits matins blêmes. Des morceaux tendres, mais, souvent, avec un sourire en coin.
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Toutefois, le disque ne se vend toujours pas. Les commerciaux s’impatientent et l’horizon se réduit. On lui donne une dernière chance, non pas sous la forme d'un nouvel album, mais seulement d'un 45 tours. Ce sera "Gaby oh Gaby".
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Dans Gaby, Oh ! Gaby - Un sax, la voix de Bashung, un chien en Espagne, des pétards, des allumettes, des frites et des moules, un livre épatant que Marc Besse consacre entièrement à cette chanson, Alain Bashung décrit celle-ci comme un trousseau de clefs. Les clefs de sa culture, de son univers. Parce que rien qu'avec son intro au saxophone, Bashung rend hommage au saxophone de King Curtis, au début du morceay "Reminiscing" de Buddy Holly. Le genre de morceaux que Bashung écoutait, gamin, sur les radios des bases américaines, dans l’Alsace de son enfance près de la frontière allemande.
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On connaissait les paroles de "Gaby oh Gaby" par cœur et l'on s’étonnait à chaque fois que ce type parle de faire un footing et des pompes, dans les premiers vers. Parce que sa voix ne racontait rien d’un type en jogging. C'était déjà, à l'inverse, une voix qui titube. Un organe de lendemain de fête. "Gaby oh Gaby", c’était à la fois le rock’n’roll des années 1950, qui avait façonné Bashung, et la musique new wave venue d’Angleterre en ce début des années 1980. Ce ne sont pas les guitares, mais le son des synthétiseurs de François Bréant, qu’on entend dans le refrain.
Le succès de "Gaby oh Gaby", pour Bashung, c’est une permission : celle de pouvoir continuer à faire des disques. Un tube trop assimilable à la chanson de variétés pour certains, mais est-ce vraiment grave ? Parce que, quoi qu’il en soit, il reste le souvenir précieux de chanter les paroles en se marrant dans la cour de l’école. Si tu ne les connaissais pas, tu ne faisais pas partie du club. Des paroles qui disaient :
À quoi ça sert la frite si t’as pas les moules ? Ça sert à quoi le cochonnet si t’as pas les boules ?
ALLER + LOIN
Toute la semaine du 11 mars, Pop & Co de Rebecca Manzoni, Manouk' & Co d'André Manoukian et Very Good Trip de Michka Assayas consacrent une programmation spéciale à Alain Bashung :
- (ré)écouter le deuxième épisode de la semaine spéciale de Pop & Co dédiée à Alain Bashung : « Alain, sa voix et ses hommes de paroles »
- (ré)écouter le troisième épisode de la semaine spéciale de Pop & Co dédiée à Alain Bashung :« Pour Osez Joséphine, il fallait oser Memphis »
- (ré)écouter le quatrième épisode de la semaine spéciale de Pop & Co dédiée à Alain Bashung : « Tubes & Co - "La nuit je mens" : petits mensonges et grande chanson »
Une nouvelle intégrale de l'œuvre d'Alain Bashung, avec démos, archives, bonus et inédits, vient d’être éditée sous le titre Immortel.
Pop & Co conseille une série de publications autour d'Alain Bashung dont les références figurent plus bas sur cette page, dans l'encadré intitulé, selon toute logique et grande vraisemblance, "Les références".
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