"Sous les couplets, la plage" : Chanter comme si de rien n'était - Quelques tubes contre-révolutionnaires

Le chanteur toulousain Claude Nougaro le 19 décembre 1976, sur une scène parisienne
Le chanteur toulousain Claude Nougaro le 19 décembre 1976, sur une scène parisienne ©AFP
Le chanteur toulousain Claude Nougaro le 19 décembre 1976, sur une scène parisienne ©AFP
Le chanteur toulousain Claude Nougaro le 19 décembre 1976, sur une scène parisienne ©AFP
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Troisième épisode d'une série consacrée à Mai-68 en musique, ce 'Pop & Co' s'intéresse à celles et ceux qui, en 1968, donnaient dans la chanson "non engagée". De Sheila à Johnny Hallyday en passant par Claude Nougaro, c'est l'occasion de rappeler que tous les chanteurs et les chanteuses n'avançaient pas le poing levé.

En 1968, si l'on peut lire des slogans comme « Ne perdez pas votre vie à la gagner » sur les murs de Paris, il convient toutefois de rappeler que la chanteuse la plus populaire dans les hit-parades et les émissions de Guy Lux, c’est Sheila ! Elle vend un million de disques cette année-là, dont un tube qui chante les amours sages, l’anti-intellectualisme et la valeur travail sur un air de tango : "Petite fille de Français moyen".

**Les yéyés, qui incarnaient une jeunesse bruyante mais apolitique au début des années 1960, n’ont pas pris le train de la révolution.**Et Salut les copains n’est pas devenu Salut les camarades en 1968. Par exemple, quand on demande à Johnny Hallyday comment il a passé la révolte de la jeunesse de Mai-68, il répond, pour ne pas être confondu avec un lanceur de pavés :

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Je suis resté dans mon coin parce que, moi, je n'avais rien à y faire. Ce n'était pas mon problème ; je n'étais pas concerné.

En 1968, il publie "Jeune Homme", une chanson écrite par Ralph Bernet, dont le texte dénonce l’arrogance de la jeunesse de l’époque.

Au fil d’un article publié dans la revue Histoire en 2003, Jean-François Sirinelli explique que les baby-boomers qui étaient au cœur de Mai-68 occupent une place à part dans l’histoire nationale.  Sirinelli écrit :

Jamais une génération n’a été plus différente de celles de ses pères et de ses grands-pères.

Ce conflit de générations s’entend dans les tubes de ces années-là. En 1971, Philippe Clay a la quarantaine, donc l’âge d’un « papa ». Il a connu le succès à la fin des années 1950 et il relance sa carrière avec un tube anti-contestataire : "Mes Universités". Parce que Philippe, lui, a connu la guerre, la vraie. Ce morceau aurait pu être la bande-son de la manifestation gaulliste du 30 mai 1968.

Il existe également une chanson magnifique que l’on a longtemps crue pro-68, mais qui en est pourtant la critique : Claude Nougaro avec "Paris Mai".YouTube - oliounidizlove

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