À l'occasion de la parution de l'autobiographie de Tina Turner aux éditions HarperCollins, Pop & Co se penche sur la carrière et le destin de la chanteuse. De ses débuts avec Ike, mari violent au-delà de l'insupportable, jusqu'à sa gloire des années 1980 et 1990, Tina Turner raconte une vie intense et résolue.
Dans une archive qui la montre en concert à l’Olympia, un soir de l’année 1971, elle explique le déroulé des opérations avant le concert :
Il va y avoir une jeune femme sur le devant de la scène. Son nom... c'est Tina. C'est moi ! Et sur ma droite, derrière mon dos, il y aura toujours un petit homme au visage de marbre. C'est Ike...
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Ike Turner. Son fieffé salopard de mari. Ike frappe Tina au quotidien et l’humilie sur scène comme dans la vie, pendant les 14 années où ils se produisent pour The Ike And Tina Revue. Il est à la guitare, elle au micro. Le premier morceau qu'elle enregistre pour lui s'intitule "A Fool in Love". Elle y chante les paroles suivantes : « Tu sais que tu l’aimes et tu ne comprends pas pourquoi il te traite mal. »
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Tina Turner raconte :
La façon dont Ike voulait que je chante me déplaisait. Il m’imposait une élocution qui rappelle le prêche : pousser des « hey hey hey », gronder.
Se libérer de l’emprise de ce type, c’est d’abord trouver sa façon de chanter à elle. Elle y parvient grâce au producteur Phil Spector qui la sollicite pour le morceau "River Deep, Mountain High". Pour l'enregistrement de ce titre, Tina donne d’abord tout ce qu’elle sait faire : de la rage et de la puissance. Mais Spector dit : « Non, pas comme ça. Je veux juste que tu chantes la mélodie. » Pour elle, c’est une révélation.
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Pour ce morceau, c’est elle que voulait Spector, parce qu'elle l’une des rares à pouvoir tenir tête au "Mur de son" d’une chorale et d’un orchestre au complet. Tina mobilise ses influences, composée principalement d'hommes. Elle s’inspire de Sam Cooke, de Ray Charles, de James Brown, elle bouge comme elle aime, brusque, précise, sexy, et elle pousse sa voix comme un taureau qui charge.
Tina Turner a publié une première autobiographie en 1986 et elle en réactualise les pages en 2019 (la version française, traduite par Pierre-Paul Durastanti, est publiée par les éditions HarperCollins). Ce n’est pas de la grande littérature, mais Tina Turner a le sens de la formule sèche ; aucune auto-complaisance ni fausse modestie et, surtout, le ton emballant de la pétroleuse prête à en découdre.
Elle quitte Ike Turner en 1976 comme on s’évade de Fort Knox et résume la situation ainsi :
Vu mon âge, 39 ans, mon sexe et la couleur de ma peau, disons que j’affrontais des vents contraires.
Tina Turner écume des petites salles dans l’attente de réaliser son ambition : chanter dans les stades. Alors quand on lui propose "What's Love Got to Do with It", elle demande à son manager : « Mais qu’est-ce que tu veux que je fasse avec ce truc ? » Réponse : un tube. Une histoire d’amour physique chantée avec gravité sur l’album Private Dancer . Tina Turner a alors 46 ans.
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En 1995, un journaliste interviewe Tina dans sa villa du sud de la France. Il lui demande si elle pense mériter tout ce luxe. Elle répond : « Je mérite encore plus, chéri. »
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