Tubes & Co - 1985 : Étienne Daho tombait pour la France et la France ne s'en relevait pas

"Tombé pour la France" est l'un des tubes qui fait décoller la carrière d'Étienne Daho en 1985
"Tombé pour la France" est l'un des tubes qui fait décoller la carrière d'Étienne Daho en 1985 ©Getty - Allan Tannenbaum
"Tombé pour la France" est l'un des tubes qui fait décoller la carrière d'Étienne Daho en 1985 ©Getty - Allan Tannenbaum
"Tombé pour la France" est l'un des tubes qui fait décoller la carrière d'Étienne Daho en 1985 ©Getty - Allan Tannenbaum
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Avec son tube indémodable "Tombé pour la France", Étienne Daho fit chavirer le cœur de bien des filles et des garçons des années 1980. Rebecca Manzoni en était. Pour Tubes & Co, elle se souvient.

Pour celles et ceux qui ont été élevé·e·s avec Brel, Brassens ou encore Ferré, il convient de se rappeler que, petit·e·s, on s’était fait à l’idée que la chanson française était un monument un peu intimidant. Parce qu’on y mettait ses tripes. « Chanson Française », ça s’écrivait avec des majuscules. C'était un truc d’adultes concerné·e·s. Et puis Étienne Daho est arrivé. Et ce fut un soulagement. Une promesse de légèreté. On avait 13 ans, il y avait un sens interdit sur la porte de notre chambre et l'on dansait, à l’abri, dès que l’on entendait les premières notes de "Tombé pour la France".

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"Tombé pour la France"... C’était bizarre, ce titre. Une phrase faite pour les monuments aux morts plus que pour les hit-parades. Mais avec ces mots, Daho fit une chanson pop

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À réécouter : Etienne Daho, Dahomania
Daho, fan de pop
48 min

Nous sommes en 1985, le groupe Téléphone est sur le point de se séparer. C’est la fin d’une époque. Mais c’est aussi le début d’une autre, avec des artistes pour qui faire du rock’n’roll n’est plus un enjeu. On parle d’une « Nouvelle vague », qui va d’Indochine aux Rita Mitsouko, et Daho est en bonne place sur le podium. Il a 31 ans et une voix qui détonne. Pas rock’n’roll, pas théâtrale. Une voix de timide, presque désincarnée. Et pourtant, quand on regardait ses photos, Étienne Daho nous rappelait à toutes et tous qu’on était blindé·e·s d’hormones.

À la fin du refrain, un son caractéristique, reconnaissable entre mille, vient nous dire que les choses vont s’accélérer, comme le courant d’un rapide. C’est le son d’un clavier qui s’appelle le Fairlight. L’une des signatures sonores de la pop des années 1980. On entend le Fairlight dans de nombreux disques de l’époque, de Peter Gabriel à Daniel Balavoine. Mais, chez Daho, collé à ce son du futur, il y a un harmonica vieux comme le blues et de la broderie autour, qui sonne comme un clavecin.

Étienne Daho est entouré de Franck Darcel pour coproduire la chanson et d’Arnold Turboust pour la co-écrire. Turboust a la bonne idée de posséder des synthétiseurs. Sur la maquette de la chanson, on n'entend qu’eux et une boîte à rythmes. Et puis toujours cette même voix sans faconde, mais avec des chœurs et un refrain dont le texte est légèrement différent. Contrairement à la version finale, il n'est pas question, dans la démo du morceau, du corps d'un garçon qui se balance au bout d'une corde. Car "Tombé pour la France" est une chanson pour danser, sur un chagrin d’amour dont un garçon ne se remet pas. Une ritournelle insouciante et un coup de cafard en même temps.

Be bop, pieds nus sous la Lune.

Rien qu’avec ça, Étienne Daho, c’était le gars de Rennes qui menait une vie noctambule et romantique à Paris. Ça faisait fantasmer, pourtant on savait qu’on n’était pas taillé·e·s pour.

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