En 1993, avec son album 'Debut', l'Islandaise Björk amorce une carrière solo singulière et magistrale. Celle qui officiait auparavant avec le groupe The Sugarcubes prend son envol et signe dès ce commencement une série de tubes aussi innovants que réussis. "Human Behaviour", première piste de 'Debut', est l'un d'eux.
Maintenant, c’est mon tour. C’est ma fête.
C’est ce que Björk a dit cette année-là, 1993, année de la sortie de l’album Debut, un disque présenté comme le premier sous son nom à elle. Parce que jusqu’ici (à part un album enregistré lorsqu'elle avait onze ans), elle avait surtout joué collectif, notamment avec un groupe qui s’appelait The Sugarcubes. Dans la presse de 1993, on lisait avec avidité que cette fille, née au milieu des années 1960, avait été élevée dans une communauté hippie. Et voilà qu’elle déboulait pour dire que c’en serait fini de la musique de Papa-Maman et des baby-boomers. En 1993, Björk devient sans doute la première star mondiale d’après le rock.
Dans une biographie que lui consacre l’Américaine Evelyn McDonnell, elle déclare :
L’industrie américaine du rock est là, avec les même jeans, les même blousons de motards et toujours les mêmes solos de guitares.
Elle est islandaise et elle s’associe à un producteur anglais du nom de Nellee Hooper. Ensemble, ils trouvent la trame de Human Behaviour chez un Brésilien. Le point de départ de ce tube de Björk est en effet une composition d’Antônio Carlos Jobim. Les arrangements en sont signés Quincy Jones. Ce morceau s'appelle "Go Down Dying" et il date de 1970.
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Jobim a composé ce morceau pour la bande-originale d’un film américain intitulé Les Derniers Aventuriers, avec Charles Aznavour à l’affiche. Au rythme métronomique de Jobim, Nellee Hooper et Björk ajoutent des accidents électroniques et acoustiques.
On vivait"Human Behaviour" comme une créature en marche, mais avec des sursauts. À la fin, la bête finit par entrer en fusion sous le coup d’un court-circuit. Avec 25 ans de recul, on se rend compte que le texte de "Human Behaviour" est un manifeste. Björk y adopte le point de vue d’un animal qui n’a pas le mode d’emploi des humains. Tout de suite, elle sera donc une créature à part. Par sa voix d’abord, mélange de calcul et d'instinct, de la sensualité d’une femme et de la détermination butée d’une gamine.
En 1993, on voyait dans les magazines Cindy Crawford et Claudia Schiffer. Dans cet âge d’or des mannequins, Björk allait imposer un autre modèle féminin.
la suite à écouter.
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