À l'occasion de la réédition, sur le label Strut Records, de l'album 'Pata Pata' de Miriam Makeba, Pop N' Co décortique ce disque majeur, qui propulsa la chanteuse sud-africaine sur le devant de la scène mondiale. Au programme : une voix capable de tout et un éclectisme qui préfigure l'essor de la "world music".
En 1967, Miriam Makeba vit aux États-Unis, interdite de séjour dans son propre pays, l’Afrique du Sud, à cause de ses prises de position contre l’Apartheid. Quand le 33 tours Pata Pata est publié, elle n’en fait pas un plat.
Je vais bientôt avoir 34 ans. Et tout ce qui peut arriver dans une vie, je l’ai déjà vécu.
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Elle se trompe. Avec cet album et sa chanson titre, qui deviendra un tube, tout commence, au contraire. Le « pata pata » est une parade amoureuse que’on danse dans les faubourgs de Johannesburg. En langues zulu et xhosa, on pourrait le traduire par « un petit rien ». Premier tube africain planétaire, ce « petit rien » va peser des tonnes, jusqu’à éclipser le reste.
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La réédition des 11 morceaux qui composent Pata Pata, l’album de Miriam Makeba a au moins ce mérite : rappeler la dimension de la dame et montrer, notamment, l’ampleur de son registre qui va du jazz au folklore xhosa en passant par la musique cubaine. Miriam Makeba est pionnière dans l’invention d’une sono mondiale. Pour ça, elle a une voix d’exception, puissante et nuancée à la fois.
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L’album Pata Pata paraît en 1967, trois ans après le vote de la loi sur les droits civiques qui abolit la ségrégation raciale aux États-Unis. Mais quand Miriam Makeba part en tournée dans des villes du Sud comme Atlanta, l’entrée des restaurants lui est refusée parce qu’elle est noire. Avec ce disque, ce sont deux causes qui se rejoignent : la lutte contre l’Apartheid en Afrique du Sud et la lutte contre le racisme aux États-Unis. Parce que la réalité américaine est un Apartheid qui ne dit pas son nom.
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Le morceau "West Wind", qui figure sur l'album Pata Pata, est ainsi le symbole de cette double dénonciation, avec des paroles qui disent :
Vent de l’Ouest, prends mon peuple par la main. Et unifie ma terre promise.
Nina Simone fera une reprise de cette chanson, après l’avoir entendue chantée par Miriam Makeba.
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Pata Pata trouve un écho dans l’afro-centrisme qui anime la lutte pour les droits civiques aux États-Unis et, en même temps, Miriam Makeba devient la figure des indépendances africaines. En 1974, au Zaïre, pendant le concert mythique qui a lieu en parallèle du match où Mohamed Ali reprend son titre de champion du monde, Makeba explique, non sans une certaine ironie, pourquoi "Qongqothwane", l’un des morceaux de l’album Pata Pata, s'intitule souvent "Click Song".
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En 1967, Miriam Makeba avait 34 ans... et tout commençait.
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