Épisode 3/3 : La grande d'Athènes

Pour imaginer les dieux, ils avaient sous les yeux des milliers d'images peintes, tissées et sculptées dans les temples, les rues, dans leurs maisons, sur les vases et les coupes de leur banquet. Ils entendaient 1000 récits qui disaient qu'Athéna avait des yeux de lumière, que les bras de Héra étaient blancs et qu'elle avait de beaux yeux de vache. On savait que les sourcils de Zeus étaient sombres, mais jamais les humains ne pouvaient le vérifier par eux-mêmes.

Les peintres, les poètes qui réalisaient toutes ces images, ces descriptions n'avaient jamais vu un dieu ou une déesse. Les dieux étaient présents mais insaisissables. On ne savait pas du tout à quoi ils ressemblaient vraiment. On ne savait pas si ces images, si ce récit étaient vrais.

Mais ce n'était pas si grave. On savait que les dieux agissaient dans le monde, que c'était eux qui décidaient de ce qui doit arriver. Il fallait seulement être prudent avec eux. Il fallait anticiper leurs réactions et si possible, les influencer par des prières, par des sacrifices qui pouvaient être immenses, somptueux et coûter très cher. Imaginez des cérémonies où on ne sacrifiait pas un bœuf ou deux, mais 100. Et ce qu'il était vraiment, comment il était, à quoi il ressemblait. On savait qu'on ne le saurait jamais et ça ne gênait pas vraiment.

Athéna, la grande d'Athènes, la protectrice, celle qui étend sa grande main sur la ville pour lui éviter les catastrophes, on la connaissait bien. On voyait ses statues, on se racontait ses histoires et on lui offrait des fêtes. On savait qu'elle était une grande guerrière victorieuse avec son casque, sa lance, avec cette égide terrifiante que Zeus, son père, lui prêtait parfois. Une cape mouvante en peau de chèvre avec une tête de Gorgone dessus qu'elle agitait pour faire fuir ses ennemis.

La programmation musicale

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