"L'Italie a le droit de tourner la page. Si les terroristes qui nous ont fait tant de mal avaient fui 40 ans en Italie, qu'aurions-nous dit ?", s'est interrogé Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, invité de "Questions Politiques" à propos de l'extradition vers l'Italie d'anciens membres des Brigades rouges.
- Éric Dupond-Moretti Garde des Sceaux, ministre de la Justice
Alors que plusieurs anciens membres des Brigades rouges, réfugiés en France depuis les années 80, ont été interpellés ce mercredi 28 avril et sont menacés d'extradition vers l'Italie, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, a estimé dimanche sur France Inter n'avoir "aucun état d'âme" sur cette affaire. "Aurions-nous accepté que l'un des auteurs [de l'attentat] du Bataclan parte vivre 40 ans, tranquillement, en Italie ? Que dit monsieur Mélenchon là-dessus ? Ça c'est le vieux gauchisme avec une moralité parfois curieuse", a-t-il répondu au leader des députés Insoumis à l'Assemblée nationale, qui a dénoncé mercredi un "acte de vengeance". "Le combat contre le terrorisme est un combat européen", a affirmé le ministre.
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"La doctrine Mitterrand, c'est la résidence possible, pas le statut de réfugié, pour les ex-brigadistes sauf pour ceux qui ont du sang sur les mains. Ceux-là, si l'on regarde les décisions de condamnations prononcées en Italie, ont du sang sur les mains", a précisé Éric Dupond-Moretti avant d'estimer que l'Italie "a le droit de tourner la page" sur cette question.
"Les Italiens attendaient cette décision depuis 40 ans."
"Et à tous ceux qui ont soutenu monsieur Battisti [Cesare Battisti, condamné par contumace en Italie à la prison à perpétuité pour sa responsabilité dans quatre assassinats durant les "années de plomb", NDLR], qu'a-t-il dit en arrivant en Italie ? Il a dit qu'il était coupable de ces quatre meurtres, alors qu'il était ici un innocent, que tout le monde était en admiration devant lui. Il dit aussi que le procès italien était un procès équitable. Enfin, il dit qu'il s'est bien foutu de tous ceux qui l'ont soutenu, notamment les intellectuels français de gauche, quelques grands journaux d'ailleurs aussi", a poursuivi le garde des sceaux.
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