Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, est l’invité de « Questions Politiques » ce dimanche. Une émission présentée par Ali Baddou avec Carine bécard (France Inter), Françoise Fressoz (Le Monde) et Nathalie Saint-Cricq (France Télévisions).
- Gabriel Attal Homme politique
Le porte-parole du gouvernement défend d'abord les mesures prises pour lutter contre le coronavirus. "Il y a une lassitude évidente de la part de tout le monde de devoir vivre avec ce virus et prendre des mesures difficiles", rappelle-t-il. "Y compris au-delà de nos frontières, on assiste à une deuxième vague qui avait été anticipée en tant que telle, mais dont la fulgurance et l'intensité n'avaient pas été anticipées, par aucun scientifique."
Une intensité particulièrement importante : "Entre le début et la fin de cette émission, statistiquement il y aura eu 120 hospitalisations et une quinzaine de décès", explique Gabriel Attal. "Il faut mesurer ça, et c'est pour ça qu'on a pris cette décision difficile de décréter un confinement, adapté par rapport au précédent."
Sur la réouverture de commerces par des maires : "le décret du gouvernement l'emporte sur un arrêté"
Pourquoi ces adaptations et des possibilités d'ouvrir pour les uns, mais pas pour les autres, comme les libraires par exemple ? "Le sens d'un confinement, c'est d'éviter que les gens se réunissent, soient à l'extérieur, et qu'ils soient chez eux. Si vous dites : il y a un confinement, mais on laisse tout ouvert, vous aurez mécaniquement beaucoup plus de monde dans les rues."
"J'ai vu ces arrêtés municipaux [permettant la réouverture de commerces] et les déclarations des maires qui les ont pris : ils disent eux-mêmes que c'est du symbole, parce qu'on est en état d'urgence sanitaire et que le décret du gouvernement l'emporte sur un arrêté", rappelle Gabriel Attal. "Ne pas préciser que le décret l'emporte sur les arrêtés municipaux, c'est faire prendre des risques aux commerçants qui peuvent ensuite être verbalisés."
Toutes ces mesures ont-elles vraiment été prises en concertation avec les oppositions et les partenaires sociaux, ou ont-elles été décidées unilatéralement ? "J'entends ceux qui font des propos d'estrade dans les journaux, qui disent que c'est mal géré. On veut travailler avec tout le monde, retenir des propositions constructives faites par d'autres organisations politiques, mais encore faut-il qu'elles soient faites."
Hommage à Samuel Paty : "On ne peut pas accepter qu'une minute de silence ne soit pas respectée"
Quelle rentrée pour les enseignants et les élèves ce lundi, deux semaines après l'assassinat de Samuel Paty et en plein confinement ? "Je remercie les enseignants d'être mobilisés pour les élèves, dans un moment de grande gravité", dit le porte-parole du gouvernement. "Tout le monde aura ça dans les esprits. Jean-Michel Blanquer et le gouvernement se sont mobilisés pour mettre en place le plus d'outils possible pour les aider dans cette situation."
Sur l'hommage prévu dans les écoles à l'enseignant décapité, il assure "qu'on ne peut pas accepter qu'une minute de silence ne soit pas respectée". "Si on constate qu'il y a une contestation du principe de cette minute de silence, qu'il y a des propos inacceptables sur l'attentat, évidemment qu'il faut sanctionner."
La liberté d'expression "ne se limite pas à la question du blasphème"
En plein rebond d'actes terroristes, comment doit se passer la lutte contre ce phénomène et faut-il, comme le demande notamment Christian Estrosi, abandonner les "lois de la paix" au profit de "lois de guerre" ? "L'État de droit, ça doit rester une boussole parce que c'est ce qui nous différencie des terroristes", tranche Gabriel Attal. "Après, est-ce que ça veut dire qu'il faut être naïf, et considérer que ceux qui sont dans cette logique de radicalisation ne s'engouffrent pas dans certaines brèches : non. Il faut adapter et prendre des mesures."
Sur la position qui semble avoir évolué d'Emmanuel Macron sur les caricature de Mahomet, Gabriel Attal estime qu'il a simplement clarifié sa position. "Ce débat sur la liberté d'expression a pu donner le sentiment qu'elle se résumerait à la question du blasphème : or c'est aussi le droit de commenter, d'encourager, de critiquer."
Les déclarations de certains chefs d'État étrangers donnent le sentiment que le gouvernement français et le président de la République sont directeurs éditoriaux de toutes les publications en France. Non, ce n'est pas ce qui se passe en France, en revanche le président de la République et le gouvernement protègent nos journalistes, nos dessinateurs, nos caricaturistes, dans leur droit le plus absolu à caricaturer et à dessiner."
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