

Quel gouvernement pour un pays où la majorité à l'Assemblée nationale est désormais relative ? A la veille du remaniement ministériel, les députés Julien Dive du parti LR et Fabien Roussel, ancien candidat PCF à la présidentielle, ont exposé leur vision.
Alors que La République en Marche ne dispose plus que d’une majorité relative à l’Assemblée nationale, un nouveau gouvernement doit être nommé en début de semaine - avec toujours à sa tête Elisabeth Borne.
Julien Dive : "Nous voulons rester des opposants constructifs"
Pour le député LR Julien Dive, qui affirme ne pas avoir été appelé par Emmanuel Macron, il ne serait pas cohérent de rejoindre un tel gouvernement. "On a été élus comme députés de l’opposition : on a besoin de garder cette ligne claire si on veut conserver une droite républicaine forte dans l’hémicycle", explique le député. "Cette ligne claire, c’est celle d’être des opposants constructifs, qui ne sont pas dans l’obstruction mais pas non plus dans la compromission", explique-t-il, disant espérer qu'aucun de ses collègues de LR n'acceptera de rejoindre le gouvernement - et rappelant que de toute façon cela conduirait à une exclusion du parti.
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Selon lui, l’absence de majorité absolue est une aubaine : "Notre démocratie a besoin d’une confrontation idéologique : l’erreur d’Emmanuel Macron a été de vouloir effacer l’ensemble des partis politiques", dit Julien Dive. "On en arrive à cette situation où les extrêmes sont en grande partie présents à l’Assemblée nationale", ajoute-t-il. Même si la culture parlementaire française n'y est pas habituée, il dit ressentir qu'il est "sain d'avoir une Assemblée nationale qui ne sera pas qu'une simple chambre d’enregistrement (...). Le fait majoritaire fait habituellement que même quand les oppositions sont pertinentes, c'est le pouvoir en place qui décide". Ainsi, l'opposition LR procèdera en amenant des propositions sur la place publique, avant de les formaliser comme amendements aux projets de loi.
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Sur le fond, il affirme que LR diverge de LREM sur de nombreux dossiers, comme "ces chèques pour le pouvoir d’achat qui sont faits mais qui n’apportent pas de réponse réelle (…). La bonne réponse ce sont des réformes en profondeur". Pour lui, les thématiques de revalorisation du travail ou de sécurité sont ancrées à droite, et pas dans la majorité. "Je n'entends jamais la majorité dire qu'il faut faire respecter la laïcité, nous disons très clairement qu'il faut faire respecter la laïcité dans ce pays" – tout en reconnaissant que la droite a renforcé l'extrême-droite en s'attachant trop à la question identitaire.
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Interrogé enfin sur la présence de Damien Abad, sous le coup d’une enquête ouverte après une plainte pour viol, dans le gouvernement, il affirme que la situation n’est probablement pas tenable, "pour le gouvernement comme pour lui (…) Je me pose la question de la réaction des parlementaires d’opposition quand il sera au banc des ministres"
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Fabien Roussel : "Je ne vois pas comment il est possible pour des communistes de participer à ce gouvernement"
Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel n’a pas non plus été contacté pour intégrer le gouvernement, mais cela ne le surprend pas, dit-il : "J’ai clairement dit au président de la République, lors de l’entretien que nous avons eu, que le rejet de la politique qu’il met en œuvre était tel que je ne voyais pas de quelle manière il était possible pour des communistes de participer à un gouvernement qui mettrait en œuvre l’allongement du temps de travail, etc"., même si "nous avons vocation à participer à des gouvernements, y compris d’union nationale, mais avec un tout autre contenu".
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"Si demain il y avait un gouvernement d'union nationale qui mettait à l'ordre du jour un tel niveau d'ambition de reconstruction de notre pays, nous sommes totalement disposés à travailler dans cet esprit-là", reconnait-il. Mais cela semble-t-il possible sous Emmanuel Macron ? Sa réponse : "Je sens bien dans les échanges que nous avons avec le gouvernement que ce qui sera dans le projet de loi dans le pouvoir d’achat, ce sont des signes très mauvais, avec un gouvernement qui s’entête à faire une politique des petits chèques alors qu’il y a besoin d’un choc économique dans notre pays".
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Il note notamment qu’appeler les chefs d’entreprise à augmenter les salaires n’est pas suffisant : "Il y a 106 branches dans notre pays dont le salaire minimum est en-dessous du Smic", déplore-t-il. "Je pense aux salariés qu'on appelle classes moyennes, qui sont des classes populaires, des travailleurs, qui se demandent pourquoi ils vont encore travailler alors qu'ils ne gagnent pas plus et que la vie augmente".
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Alors qu’à droite c’est Damien Abad qui est en difficulté, dans les rangs de la gauche, c’est Eric Coquerel, nouvellement élu président de la commission des finances, qui est pointé du doigt pour des comportements inappropriés : "Je ne me permettrai pas de m’exprimer sur des rumeurs, sur la base de rumeurs je ne vois pas quelle décision on pourrait prendre", dit-il, expliquant que des protocoles ont été mis en place dans les entreprises et les partis politiques pour protéger les salariés de toute agression ou harcèlement. "C'est à eux de gérer ça, et de prendre les meilleures dispositions", explique-t-il, tout en disant qu'il comprend la tribune d'Eric Coquerel parue dimanche dans le JDD : "Je me retrouve dans ce que dit Eric Coquerel, qui est que quand on est un responsable politique ou un chef d'entreprise, on doit faire beaucoup plus attention, au nom de l'exercice du pouvoir, de la domination, de l'emprise".
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