"Le pire est devant nous" en Ukraine, prévient Jean-Yves Le Drian

Jean-Yves Le Drian invité de Questions politiques, le 15 décembre 2019
Jean-Yves Le Drian invité de Questions politiques, le 15 décembre 2019 ©Radio France - France Inter
Jean-Yves Le Drian invité de Questions politiques, le 15 décembre 2019 ©Radio France - France Inter
Jean-Yves Le Drian invité de Questions politiques, le 15 décembre 2019 ©Radio France - France Inter
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Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, était l’invité de "Questions Politiques" ce dimanche. "Nous sommes devant un mur. Le pire est devant nous", déclare Jean-Yves Le Drian, qui se dit "pessimiste". "Cette guerre sera longue" ajoute-t-il.

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Nous sommes "face à un mur" et "la guerre va être longue". Tel est le message qu'a voulu faire passer le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, interrogé dimanche sur France Inter. Il s'est dit "pessimiste" : "Le pire est devant nous". Plus de deux semaines après le début du conflit en Ukraine, les bombardements russes se poursuivent, notamment sur les villes portuaires de Mykolaïv et Marioupol. La capitale Kiev craint d'être encerclée.

La guerre des sièges

Questionné sur la frappe qui a visé au cours du week-end, la base militaire de de Yavoriv près de Lviv, à l'ouest du pays, faisant au moins 35 morts, Jean-Yves Le Drian a estimé: "Nulle part en Ukraine aujourd’hui, on est à l’abri des bombes. Toute l’Ukraine est sous le feu de l’action des forces russes" .

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"L'Ukraine tient, Zelensky tient", s'est félicité M. Le Drian. Pour le ministre des Affaires étrangères, Poutine "c'est le révisionnisme à mains armées". Il constate que "les forces russes sont rentrées dans une logique de guerre que j’appelle la guerre des sièges, comme à Kharkiv, à Marioupol, à Odessa et que l’on risque de voir à Kiev."

Le ministre a ainsi rappelé les trois axes autour desquels le soutien aux Ukrainiens s'articule : les sanctions, dont "un nouveau train se prépare" afin d'interdire notamment l'importation de fer, d'acier et des biens de luxe de Russie, le soutien militaire à savoir l'envoi d'armes "défensives et létales", et l'aide financière. Interrogé sur la possibilité d'ajouter à cela un embargo sur les importations de gaz et de pétrole russes, Jean-Yves Le Drian a assuré qu'il n'y a "pas de tabou" et que "tout est sur la table", comme l'a déjà fait savoir Emmanuel Macron, rappelant au passage que "nous ne sommes pas en guerre contre la Russie mais que la Russie est en guerre contre l'Ukraine". Le ministre des Affaires étrangère précise que cette guerre aura des conséquences "sur notre propre fonctionnement, sur notre propre économie""on est dans une situation très difficile. Il faut garder une maîtrise des coûts de l’énergie."

"Le vote utile à gauche c'est Macron"

Sur la campagne présidentielle, M. Le Drian a estimé qu'il était normal que le président de la République ne débatte pas avec les autres candidats. "Le vote utile à gauche, c'est Macron", a-t-il aussi dit, rappelant qu'il avait passé 45 ans au Parti socialiste. Concernant l’élection présidentielle, la participation des Français à ce vote sera "un élément de soutien à la démocratie" insiste le ministre.

"Je trouve que certains candidats ont oublié leurs propos antérieurs. Mais je ne veux pas stigmatiser tel ou tel" déclare le ministre, en référence à Eric Zemmour par exemple. "Je prends le pari que la Russie n'envahira pas l'Ukraine" avait lâché le candidat à la présidentielle le 9 décembre sur France 2.

"Je trouve que certains candidats ont oublié leurs propos antérieurs. Mais je ne veux pas stigmatiser tel ou tel. Concernant l’élection présidentielle, la participation des français à ce vote sera un élément de soutiens à la démocratie