19 Rue des Lombards et Pigalle : Une école de la photographie

Blondine - Série "19 rue des Lombard"
Blondine - Série "19 rue des Lombard" - Jane Evelyn Atwood
Blondine - Série "19 rue des Lombard" - Jane Evelyn Atwood
Blondine - Série "19 rue des Lombard" - Jane Evelyn Atwood
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Du 25 janvier au 21 avril, la Maison de la photographie Robert Doisneau à Gentilly propose "Histoire de prostitution, Paris 1976-1979" de Jane Evelyn Atwood. Cette exposition est conçue à partir de 2 séries : Rue des Lombards réalisée entre 1976 et 1977 et "Pigalle people" réalisée entre 1978 et 1979.

Jane Evelyn Atwood est une très grande photographe. Les sujets qu'elle explore sont des mondes que nous côtoyons sans les connaître : la prison, le sida, les mines antipersonnelles, les femmes battues, les jeunes aveugles.  Elle ose entrer des vies marquées par la violence, l'exclusion. Et nous y pénétrons avec elle. La rue des Lombards fut son "école de photographie". En 1976, elle n’est pas encore photographe, elle habite depuis 5 ans à Paris. Elle rencontre Blondine. Elle pénètre avec elle dans un univers de prostitution au 19 rue des Lombards à Paris.

La  nuit était devenue confortable pour moi et je me sentais décalée pendant le jour. J’étais introvertie et timide à l’époque, mais  l’immeuble était  devenu  mon monde.  Les femmes étaient extraordinaires... C'était comme si je me trouvais pour la première fois dans les coulisses, assez près pour toucher la magie. Blondine était la plus impressionnante : une poitrine qui donnait envie d'y plonger et un rire qui partait comme un grondement de tonnerre.  J'ai voulu connaître les prostituées et la photographie devint un moyen d'y parvenir.

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C'est grâce à Blondine que Jane Evelyn Atwood rencontre Barbara, transgenre, qui se prostitue à Pigalle.

Barbara  était  grande, blonde et presque toujours bourrée. Elle fréquentait  assidûment Chez Sylvain un minuscule bar. Je la vois en fin de matinée dans un pyjama d’homme, pas rasée et voûtée, commandant un double Ricard pour le petit déjeuner.  Plus tard,  elle mettait sa perruque, minijupe et talons hauts. Chaque trans cultivait son personnage qui s’exprimait dans sa façon de s’habiller. Raymonde et Caline jouait dans un spectacle de  cabaret.  Miranda, c’était la beauté fatale, provocante. Nouja, c’était la féministe,  l’intello, langue de vipère et humour cinglant. Ingrid était la STAR

"Pigalle people"
"Pigalle people"
- Jane Evelyn Atwood

Je cherche à m'immerger dans les situations au point d'avoir l'impression d’être habitée par le sujet. Je reste là, le temps qu'il faut et il peut être long. C'est un aller et retour incessant entre moi et le sujet et, à un moment donné, je sens que je touche à sa fin. 

Pour aller plus loin 

Rencontre / Signature avec Jane Evelyn Atwood le jeudi 21 février à 19 H à la Maison de la photographie Robert Doisneau à Gentilly.

3 livres accompagnent l'exposition, dont un livre d'entretien. 

Pigalle People 1978-1979 Editions le Bec en L'air

Rue des Lombards Editions Xavier Barral

Jane Evelyn Atwood par Christine Delory Momberger Collection "Juste entre nous" Editions André Frère

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