Marie Dorigny est devenue photographe pour dénoncer les injustices et faire bouger les lignes.A Visa, elle raconte en image la condition des femmes exilées aux portes de l' Europe.
- Marie Dorigny Reporter Photographe
Je fais partie d’une génération qui s’est battue pour le droit des femmes. En tant que femme j’ai aussi un accès privilégié, sur le terrain, pour traiter ces questions » Marie Dorigny
Eléments de parcours
La photographe Marie Dorigny, est membre du collectif Myop et lauréate du prix Kodak du jeune reporter en 1998, pour l’ensemble de son œuvre. Elle a couvert le travail des enfants dans le monde, le sida, la prostitution en Asie, les esclaves domestiques en France... et la condition des femmes réfugiées. Son travail salué par la critique a été publié dans de nombreux journaux et magazines.
Digne héritière de Dorothea Lange, Marie Dorigny, nous donne dans chacune de ses images une leçon de solidarité. Alain Mingam
PHOTOS CHOISIES
Lesbos, Grèce. Une jeune volontaire grecque du corps des sauveteurs en mer réconforte une réfugiée irakienne. Enceinte et en état de choc après la traversée en bateau depuis la Turquie, celle-ci a fait un malaise à son arrivée sur la plage.
Hotspot de Moria, Lesbos, Grèce. C’est là que se trouve le premier point d’enregistrement des réfugiés («hotspot») à leur arrivée en Europe. C’est là également que s’opère le premier tri entre les différentes nationalités. L’attente pour les formalités d’enregistrement est longue. Les familles doivent faire la queue durant des heures.
Camp de transit de Gevgelija, Macédoine. Une famille de réfugiés syriens attend de pouvoir monter dans un train, affrété par les autorités locales, qui les emmènera jusqu'à la frontière serbe, prochaine étape sur la route de leur exil.
Regardez-les qui n’ont jamais vu la mer et tremblent sur les canots, qui ajoutent sur leur fichu le brillant d’une couverture de survie, qui supplient le laissez-passer des autorités, qui marchent dans la nuit le long d’un grillage entre deux points de passage... Elles ne vont jamais seules. Il y a des enfants au creux de leur ventre, au creux de leur bras, au bout de leur main. Et bientôt, dans la lenteur ou la vitesse, on ne distingue plus vraiment la paysanne des montagnes de la citadine des beaux quartiers, la Syrienne de l’Irakienne, de l’Afghane. Rien ne ressemble plus à celui qui fuit que celui qui fuit. La mère à l’enfant est une image hors du temps » Judith Perrignon (écrivain et journaliste)
EXPO
Marie Dorigny_ Displaced, femmes en exil_
Couvent des Minimes, Visa pour l'image, Perpignan
En 2015, près de 850 000 migrants, principalement des Syriens, Afghans et Irakiens, ont tenté de gagner la Grèce depuis les côtes turques, le plus souvent entassés dans des canots pneumatiques. Phénomène nouveau : les femmes et les enfants représentaient plus de la moitié des passagers.
Chaque jour, des dizaines de familles, quatre générations parfois, fuyant ensemble la guerre, la violence, la terreur, ont ainsi abordé les plages des îles grecques avant de continuer leur route vers le nord de l'Europe, à travers les Balkans.
Un reportage photographique issu d’une commande du parlement européen pour illustrer la condition des femmes réfugiées et demandeuses d’asile au long de leur exil en Europe. Il a été réalisé entre le 1er décembre 2015 et le 15 janvier 2016, en Grèce, République de Macédoine et Allemagne.
Regardez voir aussi...
Regardez voir dédie ce premier numéro de la saison au photographe Marc Riboud (1923-2016) qui vient de s'éteindre.
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