Sabine Weiss pour "Les villes, la rue, l'autre" : "Toutes mes photos sont des instantanés"

Vitrine de la maison Borniol, Paris, 1954
Vitrine de la maison Borniol, Paris, 1954 - Sabine Weiss
Vitrine de la maison Borniol, Paris, 1954 - Sabine Weiss
Vitrine de la maison Borniol, Paris, 1954 - Sabine Weiss
Publicité

Sabine Weiss a commencé la photographie à 12 ans avec un appareil en plastique acheté 2,50 francs. Elle est aujourd’hui la dernière représentante du grand courant de la photographie dite humaniste mais elle préfère se qualifier d’artisan photographe.

Avec

Ce courant, typiquement français, a souvent été à tort réduit à des images sentimentalistes. Les photographes humanistes français, pour la plupart réunis au sein de l’agence Rapho (Edouard Boubat, Robert Doisneau, Jeanine Niépce, Willy Ronis …) ont rendu compte de leur époque en adoptant une démarche d’observation sociologique et non critique

Extrait de l'entretien 

Sabine Weiss :

Publicité

"Je vais vous raconter des jolies petites bêtises : est-ce que ça vous va ?"

Si je vois une scène je la prends en photo tout de suite. Toutes mes photos sont des instantanés. Elles sont ce que j'ai vu.

"C'est un cliché de 1954. Je suis arrivée à Paris en 1946, quand ils ont ouvert les portes, je me suis précipitée et je ne suis jamais repartie"

"Dans ce livre ce sont des témoignages de la vie de l'époque : on voit les petits pantalons courts, les chaussettes, je crois que la petite fille était en pantoufle... Surtout les personnes vont à la fontaine parce qu'il n'y a pas d'eau dans les maisons."

Les enfants sont omniprésents, mais je n'ai jamais cherché à photographier quelque chose en particulier. Je me promenais avec mon appareil et quand quelque chose me touchait, je le prenais en photo.

"Dans cette exposition, il y a des images que je redécouvre. Quand, je photographie, je développais, je regardais des agrandissements que je mettais dans des boîtes. Là, j'ai revu des photos que je trouvais nulles et à voir les réactions du public, le choix des commissaires, je me dis qu'elles ne l'étaient pas tant que ça."

"J'ai donné mes archives au Musée de l'Elysée à Lausanne. Ils en prendront grand soin."

Enfants prenant de l’eau à la fontaine, rue des Terres-au-Curé Paris, 1954
Enfants prenant de l’eau à la fontaine, rue des Terres-au-Curé Paris, 1954
- Sabine Weiss

Sabine Weiss, comme ses collègues, s’intéresse au quotidien.

Elle aime les sons et les couleurs de la vie urbaine, se plaît à sillonner les terrains vagues de la banlieue, peuplés d’enfants espiègles et joueurs. L’humain est au centre de ses photographies, sans jamais porter de jugement, d’analyse ou de regard critique. Ce travail personnel est presque entièrement dévolu au quotidien des gens, de toutes les origines sociales, dans les rues des villes. 

Aller plus loin

  • Exposition : "Sabine Weiss - Les villes, la rue, l'autre". Le Centre Pompidou a choisi d'exposer jusqu'au 15 octobre 2018, les photographies de la période où Sabine Weiss travaillait beaucoup dans les rues de Paris ou d'autres villes, de 1945 à 1960. 
  • Le catalogue : "Sabine Weiss : les villes, la rue, l'autre : exposition, Paris, Centre national d'art et de culture Georges Pompidou, Galerie de photographies, du 20 juin au 15 octobre 2018" sous la direction de Karolina Ziebinska-Lewandowska aux Editions Xavier Barral. 
  • L'émission est en partenariat avec Le magazine Fisheye

Ecoutez l'intégralité de l'entretien avec Sabine Weiss

Sabine Weiss avec Brigitte Patient

18 min

L'équipe