L'assassinat de John Fitzgerald Kennedy - Dossier 1

Le Président Kennedy, Mrs Kennedy, Mr & Mrs Connally, quelques minutes avant l'assassinat - Dallas, 1963
Le Président Kennedy, Mrs Kennedy, Mr & Mrs Connally, quelques minutes avant l'assassinat - Dallas, 1963  ©Getty - Bettmann / Contributeur
Le Président Kennedy, Mrs Kennedy, Mr & Mrs Connally, quelques minutes avant l'assassinat - Dallas, 1963 ©Getty - Bettmann / Contributeur
Le Président Kennedy, Mrs Kennedy, Mr & Mrs Connally, quelques minutes avant l'assassinat - Dallas, 1963 ©Getty - Bettmann / Contributeur
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JF Kennedy est mort à Dallas le 22 novembre 1963. Son assassinat n’a cessé de fasciner le monde entier, même si l’image du plus jeune et charismatique président américain, qui a régné un peu plus de 1000 jours, a été depuis sérieusement altérée.

"JFK"

35ème président des Etats-Unis, John Fitzgerald Kennedy, est né le 29 mai 1917 à Brookline (Massasuchetts). Le plus jeune président des Etats-Unis a pris ses fonctions le 20 janvier 1961, il a 43 ans.

Selon les enquêtes officielles, Lee Harvey Oswald a assassiné seul le président, mais la seconde enquête mandatée par la Chambre des représentants - l'enquête du HSCA - estime en 1979 qu'il y a eu au moins deux tireurs, donc conspiration.

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1 000 livres ont déjà été écrits sur cette affaire et presque autant d’hypothèses ! Ce n'est sûrement pas fini, l'un des derniers paru en France accuse même le clan Bush d'avoir été mêlé au meurtre de Kennedy ! Les Américains ont toujours l'impression que les autorités, la police et les services secrets leur ont menti et que leur président a été victime d'une conspiration. 

Nous avons tous en tête cette image : le 22 novembre 1963, à Dallas, John F. Kennedy est en visite pendant une période préélectorale. Le cortège présidentiel traverse la ville lentement, se faisant acclamer par la foule. Alors que la limousine décapotée passe sur Dealey Plaza vers 12h30, des coups de feu éclatent. Le président est touché, d'abord blessé au cou puis une autre balle l'atteint à l'arrière de la tête tandis que le gouverneur Connally, assis devant lui, est blessé aussi. Aussitôt transporté au Parkland Hospital, sa mort est annoncé à 13h. Depuis, tout et son contraire est dit sur l’assassinat de Kennedy.

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La version de Monsieur X 

C'est un voyage à hauts risques. Les Texans ont souvent voté "démocrate" mais ils ne sont guère favorables à Kennedy et ont de nombreux motifs pour cela. Ces sudistes sont des ultra conservateurs. Kennedy, Yankee progressiste et catholique, partisan de la mixité raciale, est donc considéré comme une sorte de communiste. Et, les Texans n'ont pas oublié la désastreuse Affaire de la Baie des Cochons, la tentative d'invasion de Cuba. Cette opération est un désastre à cause de Kennedy. Cuba est directement ou indirectement au centre de l'affaire. De plus, les milieux industriels texans sont furieux, le président a décidé de taxer les pétroliers.

Rendez-vous avec X du 1er janvier 2000 sur l'épisode de la Baie des cochons

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Kennedy se rend donc à Dallas pour essayer de convaincre les électeurs texans car c'est un État qui pèse très lourd, près du vingtième du Collège des grands électeurs, et il ne manque pas d'atouts.

Ce jour-là

A l'aéroport, les époux Kennedy prennent place dans une voiture découverte en compagnie du gouverneur et de sa femme. C'est Kennedy qui l'a décidé, il veut ête vu par les Texans, l'itinéraire du cortège a été rendu public, et il exige que la voiture roule lentement dans les rues de Dallas.

Bien peu de forces de l'ordre se trouve sur le parcours présidentiel. Pire encore, il semble qu'il n'y ait pas eu de repérage des endroits où on aurait pu tirer sur le président, il n'y avait pas de policiers sur les toits et l'unité spéciale chargée d'assurer la sécurité du président n'avait pas fait le déplacement. Négligence ? 

12h30 : le cortège s'engage dans Elm Street et traverse Dealey Plaza. Trois ou quatre coups de feu. Kennedy est touché à deux reprises. La deuxième balle touche l'arrière de son crâne, il n'a aucune chance de s'en sortir. Le gouverneur Connally est touché aussi. Les coups de feu ont été tirés alors que le cortège venait de passer devant un immeuble, un dépôt de livres scolaires. Les hommes chargés de la sécurité pensent que le ou les tireurs étaient dissimulés dans ce bâtiment isolé, un témoin affirme avoir vu une silhouette à l'une des fenêtres du cinquième étage. 

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Les faits

  • Les policiers bouclent tous les accès du batiment, le Texas School Book Depository. Très curieusement, ils laissent sortir un employé qui était au rez-de-chaussée. C'est Lee Harvey Oswald. Il sera le seul à pouvoir quitter le bâtiment alors que 15 autres employés sont retenus pour être entendus par la police. On ne peut donc s'empêcher de penser qu'on a sciemment permis à Oswald de sortir.
  • Des policiers découvrent au 5ème étage, conformément au témoignage, près d'une fenêtre à demi-ouverte, une carabine à lunettes et trois douilles. C'est l'arme du crime, cela paraît évident et on questionne le personnel, les policiers semblent découvrir que l'un d'eux a disparu. On communique son nom et son signalement à toutes les voitures de police de la ville.
  • Vers 13h15, dans un autre quartier de Dallas selon la version officielle, un certain Tippit, agent de police voit sur le trottoir un homme dont le signalement correspond à Lee Harvey Oswald. L'agent Tippit agit seul et parle avec l'homme qui est effectivement Oswald. Soudain des coups de révolver, Tippit s'écroule, mortellement touché, tandis qu'Oswald s'enfuit. Des témoins le verront entrer dans un cinéma, c'est là qu'on l'arrêtera après une courte bagarre. Ce policier de Dallas ne se trouvait pas là par hasard...
  • Ce scénario prévoyait la mort d'Oswald aussitôt après l'attentat qui avait coûté la vie au président Kennedy. Oswald était le pigeon idéal pour les gens qui avaient conçu toute l'opération, et devait apparaître comme le seul coupable. Tout avait été préparé en ce sens et prestement assassiné, on était sûr qu'il ne pourrait pas parler, mais il y a eu cette bévue. 
  • Suite à ce ratage de l'agent Tippit, un certain Ruby (lié à la mafia) viendra tuer Oswald deux jours plus tard dans les locaux même de la police. Lee Harvey Oswald a 24 ans. 

A partir de là, l'opinion américaine va commencer à douter.

Portrait de Lee Harvey Oswald, principal suspect

Il a à peine 17 ans, s'engage dans les Marines et est envoyé au Japon dans une unité de radaristes. Il apprend le maniement des armes, mais ne sera jamais un tireur d'élite . C'est important parce que l'homme qui a tué le président Kennedy était obligatoirement un excellent tireur. A deux reprises, Oswald est passé devant le tribunal militaire : il lit des livres marxistes, apprend le Russe et affiche aussi son admiration pour l'URSS. Quand il demande à être démobilisé, on lui accorde sa liberté sans discussion.

Il revient aux Etats-Unis, fréquente les milieux anticastristes, puis se rend en Europe et obtient un visa touristique pour l'URSS. Faisant état de ses convictions marxistes, il demande sa naturalisation. Il ne l'a pas mais peut y travailler. En 1962, il rentre aux Etats-Unis. 

► VOIR | La bande annonce de "22.11.1963" de Kevin Macdonald adapté du roman de Stephen King

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Qui a tué JF Kennedy ? - Qui l'a fait assassiner ?

En fait, depuis son engagement dans les Marines, Lee Harvey Oswald a été pris en main par la CIA. La base où il a servi au Japon était entièrement contrôlé par l'agence américaine et c'est sur ordre qu'il a appris le russe. L'essentiel était de construire de toutes pièces un personnage, celui d'un type un peu fêlé, affichant des idées révolutionnaires et sa sympathie pour Fidel Castro. Le but étant de lui faire jouer le rôle de l'assassin de Kennedy, tout un scénario destiné à prouver que ce jeune homme un peu désaxé avait des sympathies pro-communistes. Ce qui permettrait ensuite d'accuser Castro d'avoir fait assassiner Kennedy... 

► Une confirmation de la manipulation d'Oswald par des hommes liés à la CIA est racontée dans le livre de Serge Raffy consacré à "Castro" (Ed. Fayard) 

Fidel Castro a de bonnes raisons d'en vouloir au président américain. Après tout, sous la présidence de Kennedy, on a essayé d'attenter à sa vie à plusieurs reprises. En 1963, Castro, dénonçant ses tentatives d'assassinat, a menacé de répliquer. Mais Monsieur X ne pense pas que le leader Massimo ait sérieusement envisagé de s'en prendre au président américain pour deux raisons : tout d'abord la catastrophe de la baie des cochons, et s'il avait fait assassiner Kennedy, le leader cubain aurait fourni un formidable prétexte aux Américains pour intervenir militairement à Cuba.

Le président Lyndon B. Johnson, successeur de Kennedy, ne se privera pas d'accuser Castro d'avoir été l'instigateur de l'assassinat de Kennedy... une bonne raison pour cela, dissimuler par exemple sa propre responsabilité dans l'affaire. Johnson aurait pu lui aussi être mêlé à l'attentat contre Kennedy. Nous en reparlerons.

Quand Oswald, de retour du Mexique, s'installe à Dallas, il est engagé par l'entreprise qui gère ce dépôt de livres scolaires. L'ami qui lui a trouvé cet emploi, George de Mohrenschildt, est un baron russe farouchement anticommuniste. Ce qui prouve une fois de plus que Lee Harvey Oswald a joué un rôle lorsqu'il se prétendait pro-castriste. Il sera appelé à témoigner en 1977 devant une commission parlementaire qui a rouvert le dossier Kennedy mais quelques heures avant d'être entendu, George de Mohrenschildt se tire une balle dans la tête. À noter : il avait confié à plusieurs reprises à des membres de son entourage qu'il était persuadé de l'innocence d'Oswald. On peut penser qu'il a été liquidé.

C'est fou le nombre de personnes liées à cette affaire qui vont mystérieusement mourir

Quelques jours plus tôt, Oswald a acheté par correspondance une carabine à lunette sous un faux nom, ce qui accrédite la thèse de la préméditation. Autre fait très curieux, Oswald se fait photographier en tenant cette arme à la main. 

Mystère... les policiers parleront d'abord d'une carabine Mauser 7.65, mais plus tard, ils affirmeront qu'il s'agissait d'une arme italienne, une Mannlicher Carcano de calibre 6.5. Si bizarre qu'on ne peut s'empêcher de se demander s'il n'y avait pas deux armes au cinquième étage du dépôt et si on n'en a pas fait disparaître une. 2 armes, 2 tireurs ?

Tout dans cette affaire est incroyable. Un tel nombre d'examens ou de vérifications n'ont pas été opérés, des preuves ainsi que toutes les photos (prises par des gens sur le lieu) saisies par la police ont purement et simplement disparu. Autre chose, la voiture Lincoln décapotable a été expédiée à Washington, lavée et re-carrossée... 

Il y a quand même eu ce fameux film amateur. Ce film 8mm est tourné par un passant. Il comprend immédiatement qu'il détient un document historique, et il vend à un bon prix son film à un grand hebdomadaire, Life, probablement. Le journal publie quelques images extraites du film et c'est tout. La fameuse commission Warren, chargée de faire la lumière sur la mort de JFK, le visionne, mais s'abstient de le rendre public. Le film est embarrassant parce qu'il met à mal la version officielle établie par la commission Warren, la version "Oswald, seul tireur". Ce n'est que des années plus tard que cet enregistrement capital sera diffusé,

On a tout fait pour dissimuler la vérité. Les policiers de Dallas ont certainement accumulé les négligences et les fautes. Ce n'est pas très étonnant, cette police était corrompue et gangrenée par l'extrême droite. Mais il faut tenir compte du fait que de nombreuses personnes étaient impliquées et souvent au plus haut niveau de l'État, notamment le FBI.

Son patron tout puissant J. Edgar Hoover a fait tout son possible pour contrôler l'enquête. Lorsque le président Johnson créé la Commission Warren, Hoover n'aura de cesse d'intervenir. C'est d'autant plus intéressant qu'Oswald n'était pas un inconnu pour le FBI, il était fiché depuis longtemps et travaillait parfois comme indicateur.

Le dossier Kennedy cache encore de nombreux mystères... Oswald, pour reprendre l'expression de Monsieur X., a-til été un pigeon, un personnage manipulé ? 

📖  LIRE " KENNEDY. Les 1 000 jours d'un président" d'André Kaspi (Ed. Armand Colin) 

"Tout compte fait, les Etats-Unis de novembre 1963 ne sont pas profondément différents des Etats-Unis de janvier 1961. Et pourtant, la mémoire collective fait de Kennedy l'un des grands présidents du XX° siècle. En dépit de la légende, des chausse-trapes et des incertitudes, il est temps de faire entrer John F. Kennedy dans l'histoire et de porter sur lui, sur ses intentions, sur sa présidence, un jugement aussi serein que possible." (Extrait)

📖  LIRE " Qui n'a pas tué John Kennedy ?" de Vincent Quivy (Editions Seuil) 

"Elle court, elle court, la légende. Elle ne semble pas près de disparaître. Cinquante ans après l’assassinat de John F. Kennedy, le 22 novembre 1963 à Dallas, qui peut dire ce que l’on sait avec certitude ?" (Extrait)

Monsieur X vous dévoile la suite dimanche 13 septembre...