Le Plan Bleu 1947 - Complot contre la République

Photo de famille du ministère Ramadier : les nouveaux ministres entourent Vincent Auriol, président de la République, le 23 janvier 1947 à l'Elysée.
Photo de famille du ministère Ramadier : les nouveaux ministres entourent Vincent Auriol, président de la République, le 23 janvier 1947 à l'Elysée.  ©AFP - International News Photos (INP)
Photo de famille du ministère Ramadier : les nouveaux ministres entourent Vincent Auriol, président de la République, le 23 janvier 1947 à l'Elysée. ©AFP - International News Photos (INP)
Photo de famille du ministère Ramadier : les nouveaux ministres entourent Vincent Auriol, président de la République, le 23 janvier 1947 à l'Elysée. ©AFP - International News Photos (INP)
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Le Plan Bleu est un complot anti-communiste, visant à prendre le pouvoir en France, préparé en 1946-1947. Le complot est découvert par les Renseignements Généraux et révélé par le ministre de l'intérieur, Édouard Depreux, le 30 juin 1947. Le jugement de l'affaire du Plan Bleu sera prononcé le 3 février 1949.

Monsieur X l'avait promis et il a tenu parole. Il a enfin raconté cette extravagante affaire du complot du Plan Bleu, extravagante parce qu'elle est un savant mélange de mensonges et de vérités, de fantasmes et de réelles menaces, extravagante parce qu'elle a rassemblé de vrais escrocs, d'authentiques hurluberlus et des comploteurs, qui représentaient un danger certain pour les institutions et la République. 

Nous sommes en 1947, une année décidément très agitée. 1947, l'année du départ des ministres communistes du gouvernement, l'année de la création du RPF gaulliste, l'année des grandes grèves sur front de guerre froide. Et c'est aussi en 1947 que la police démantèle le réseau des couvents, une organisation destinée à héberger ou faire évader les anciens collaborateurs. 

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Le Plan bleu... de quoi s'agit il ? Il faut d'abord dire que cette immédiate après-guerre est propice aux amateurs de complots. La France, déchirée par la guerre, est encore loin d'être réconciliée. L'épuration a été parfois brutale, mais encore plus souvent incomplète et partisane. Rancœur, esprit de vengeance nourrissent les colonnes des nombreux journaux issus de la Résistance. D'autant que le nouveau régime, dirigé par une coalition hétéroclite, est encore fragile. Alors oui, c'est vrai, on complote ou on fait semblant. 

Un journaliste de L'Intransigeant, Jean Baninzi, ne recense pas moins de quatre maquis, un réel kaléidoscope. Il y aurait d'abord le maquis noir, qui rassemble des nostalgiques de Vichy, d'anciens SS français et des rescapés de la Cagoule. Puis, le journaliste évoque un maquis blanc où seraient regroupés des gaullistes, des républicains populaires et des catholiques. Puis, il existerait un maquis rouge, le plus nombreux, le plus puissant, puisqu'il puiserait dans le vivier du Parti Communiste, le parti politique français le plus important de l'époque. Noir, blanc ou rouge, il manque le maquis bleu, nationaliste, mais antifasciste, patriotique et donc très anticommuniste. Bleu comme le plan de la même couleur. Monsieur X, chargé d'une mission d'infiltration, nous révèle les secrets du plan bleu.

1947 : " l'année terrible " ! En ce temps de guerre froide, marqué par la rupture du tripartisme et des grèves à répétition, les nostalgiques de Vichy relèvent la tête et sont rejoints par d'anciens résistants mordus de l'anticommunisme.  On parle de Plan Bleu, de Maquis noir, de Mouvement Anti-Communiste (MAC) ". Des arrestations sont opérées à Chamalières, près de Clermont-Ferrand, à Lamballe (Côtes du-Nord) et plus tard dans le pays de Montbéliard. 

Le ministre de l'Intérieur, Édouard Depreux, prend cette affaire très au sérieux et la dévoile à la presse, le 30 juin 1947.  Quelle est l'importance de ce complot de l'Extrême droite contre la Quatrième République ? Sa découverte ne vient-elle pas à point nommé, après le départ des ministres communistes, pour tenter de faire croire que le gouvernement Ramadier se bat sur deux fronts, et rallier à lui toutes les forces démocratiques ?

En juillet 1947, l'affaire fait la Une des journaux, avant de disparaître peu à peu. Le procès se déroulera dans un relatif anonymat en janvier 1949, et les peines de prison prononcées seront très légères par rapport à la première accusation de "Complot, atteinte à la sûreté de l'Etat".

Programmation musicale

  • Patricia Kaas  Ma liberté contre la tienne
  • Stefano di Battista & Flavio Boltro  Funky Porcini

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