Comment améliorer l'information sur le médicament ?

Comment améliorer l'information sur le médicament ?
Comment améliorer l'information sur le médicament ? ©Getty - LEA PATERSON/SCIENCE PHOTO LIBRARY
Comment améliorer l'information sur le médicament ? ©Getty - LEA PATERSON/SCIENCE PHOTO LIBRARY
Comment améliorer l'information sur le médicament ? ©Getty - LEA PATERSON/SCIENCE PHOTO LIBRARY
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Agnès Buzyn a reçu lundi le rapport de la Mission sur l’amélioration de l’information sur le médicament, mise en place cet hiver, suite aux scandales et aux crises de confiance entourant la DEPAKINE, le LEVOTHYROX ou les vaccins. Ces scandales sont en grande partie liés à un déficit d'information.

Le rapport de la Mission commence par un constat sévère : les autorités sanitaires françaises n’ont pas su anticiper les problèmes, ni détecter leur montée en puissance malgré les signaux envoyés par les réseaux sociaux. La réponse officielle à ces crises a été tardive, incomplète et trop technique, ne faisant qu’aggraver le ressentiment des victimes. 

La mission propose plusieurs pistes d’amélioration plutôt bienvenues.

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Un site unique pour le médicament

Tout d’abord, regrouper sur un site unique, qui s’appellerait Médicament Info services, toutes les informations officielles et validées qui concernent les médicaments. Il est clair que l’éparpillement actuel n’est pas satisfaisant.

La deuxième piste d’amélioration me réjouit, je cite son titre : “La confiance ne se décrète pas. Elle découle principalement de la croyance dans la probité et l’intégrité des acteurs en présence. Pour la restaurer, la transparence est un facteur-clé.” Je croirais m’entendre ! Oui, la confiance se mérite. Oui la transparence de l’information et la probité des experts en constituent les piliers. C’est l’occasion de rappeler que plus de la moitié des français croient que le ministère de la santé est de mèche avec les industriels pour leur cacher la nocivité des vaccins ! Ce chiffre hallucinant donne une idée du chemin à parcourir. 

À propos de transparence et de probité, une des propositions de la Mission me plaît beaucoup : étendre aux journalistes et aux blogueurs l’obligation de publication des liens d’intérêt par les industriels. On pourrait avoir des surprises ! Actuellement, seuls les professionnels de santé sont concernés et leurs liens d’intérêt sont publiés sur le site. La mission constate au passage que l'ergonomie de ce site est très perfectible.

Mieux associer les patients et leurs représentants

Une autre proposition me paraît importante : mieux intégrer les représentants des patients au sein de l’Agence du médicament. Or, cela suppose d’avoir des représentants compétents et crédibles, ce qui est difficile pour les associations qui refusent d’être financées par les industriels et qui ne vivent donc que de leurs cotisations. Quand on sait que les sucriers financent un livret sur le sucre diffusé par l’Association française des diabétiques, il y a de quoi être inquiet.

Le rapport propose donc de soutenir financièrement les associations de patients indépendantes des lobbys  pour en faire de véritables partenaires, associés à toutes les étapes de l’élaboration et de la diffusion de l’information. C'est fondamental.

Créer des espaces de dialogues sur le web

Une dernière suggestion de la mission  me paraît très pertinente : créer des espaces de dialogue sur le web pour répondre en temps réel aux questions du public sur le médicament. À mon avis, ça représente dix médecins à plein temps, soit un goutte d’eau par rapport aux effectifs actuels des agences et à l’enjeu porté par  ce type de service.

Reste bien sûr l’inconnue habituelle : que va devenir ce rapport ? Mais ça, c’est une autre histoire.