Des chiens dressés pour identifier des cancers pourraient devenir de véritables auxiliaires médicaux
De tout temps, une odeur spécifique a été associée au diagnostic de certaines maladies, notamment du foie, mais notre odorat est inexistant à côté de celui du chien, d’où l’idée d’utiliser leurs capacités olfactives exceptionnelles pour détecter des cancers débutants.
Des expériences prometteuses ont déjà été publiées, notamment avec l’urine pour le cancer de la prostate, ou l’haleine pour le cancer du poumon. Mais elles ont mené à des impasses : l’objectif à terme était de remplacer ces chiens par des chromatographes, c’est à dire des machines capables de doser ces molécules dans le sang ou les urines. Mais les scientifiques se sont cassé le nez sur le bigdata canin !
En effet, l’odorat du chien ne se résume pas à la détection ni à la quantification de quelques molécules. Son merveilleux système olfactif analyse des centaines de milliers de molécules odorantes, et son cerveau traite simultanément des millions de données. C’est exactement ce qu’on appelle du bigdata.
Or, la science s’est révélée incapable de fabriquer des machines atteignant le niveau de complexité et de performance du couple nez / cerveau d’un chien. C’est là qu’intervient le projet KDOG, né de la rencontre d’une infirmière de l’institut Curie et de dresseurs de chiens spécialisés. Il consiste à utiliser le chien non comme un modèle à copier, mais comme un auxiliaire médical à part entière.
Il s’agit de former des chiens au dépistage du cancer du sein, en leur faisant sentir une compresse gardée une nuit au contact de la peau du sein.
Comme le souligne Isabelle Fromantin, à l’origine du projet, cette technique ne coûte que des chiens et du temps. Elle pourrait révolutionner le dépistage dans les pays où les technologies modernes sont trop coûteuses.
On attend le résultat des tests avec impatience !
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