La subjectivité est généralement mal vue par les scientifiques. Pourtant, elle pourrait constituer une voie d'avenir pour l'évaluation des médecins.
La subjectivité “primaire” qui consiste à ériger en dogme un avis personnel est bien sûr aux antipodes de la science. La subjectivité du chercheur est un des principaux pièges de la science, car les chercheurs sont souvent à peu près aussi objectifs vis-à-vis leurs théories, que les parents le sont avec leurs enfants.
La science moderne se veut donc objective. Elle privilégie les données mesurables et pourchasse la subjectivité comme le jardinier traque les mauvaises herbes !
Et pourtant… Si la rédaction d’un article scientifique impose de référencer chaque affirmation, l’étape finale passe par l’arbitrage des referees, ces chercheurs réputés qui relisent le papier pour le compte de l’éditeur. Cet avis reste très subjectif. L’objectivité absolue est donc un mythe.
Mais, la subjectivité que prône Dominique Dupagne est plus complexe, et surtout elle est collective. Comment faire pour identifier un des meilleurs chirurgiens du genou ?
Le meilleur critère, c’est le nombre de rhumatologues et de kinésithérapeutes du coin qui le recommandent à leur vieille mère ! Il n’y a pas plus subjectif comme méthode d’évaluation qualitative, mais c'est la plus efficace. En fait, c’est comme si on avait agrégé des centaines de critères objectifs que l'on ne pouvait pas mesurer individuellement.
Google a montré que les critères subjectifs de son algorithme étaient infiniment plus pertinents que l’analyse traditionnelle du contenu des pages internet. Le Dr Dupagne propose donc de faire le Google des médecins !
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