Oserez-vous la seconde main pour Noël ?

Nous pouvons être rassurés : il ne devrait pas y avoir de pénurie de cadeaux cette année…On a eu chaud, vous imaginez les pieds de sapin clairsemés, ou pire il aurait fallu trouver des solutions de seconde classe : l’occasion…

On a beau dire (on est presque tous prêts à faire un cadeau de noël d’occasion), dans les faits cela reste rare…comme si on aimait moins en seconde main, comme si on avait trouvé un vieux Monopoly au grenier et qu’on avait voulu faire des économies sur le dos de notre neveu adoré…

Bien sûr pour un vase chiné à Saint-Ouen, ou un tableau de maître c’est pas pareil, le neuf n’existe pas…mais culturellement, le neuf supplante l’occasion chaque fois que c’est possible..

Pourtant le coût écologique et économique du neuf est connu

Oui mais la pression sociale, le réflexe aussi et l’injonction marketing nous font regarder ailleurs, il faut que la fête soit belle…Je ne parle pas ici des 2 millions de personnes en grande précarité en France, dans ce cas la seconde main c’est déjà génial…mais pour une très grande majorité l’option reste marginale…Mais quand la semaine dernière ma petite sœur a écrit sur le groupe Whatsapp familial : « au fait pour Julia la seconde main ça marche aussi »…Je me suis dit punaise : bien sûr que ça marche aussi, et pour une fois c’est pas moi le moralisateur de service qui le dit…

L’offre d’occasion est gigantesque

Ça c’est sûr, et on ne parle pas de robots sans bras, de jeu de dames sans pions ou de chemise trouée, il y a dans tous les secteurs une offre impressionnante : high tech, habillement, jouets, vélos, livres…c’est énorme et les solutions pour y accéder pullulent : Label Emmaüs, Recyclivre, Backmarket, Vinted, ressourceries, vide greniers…la liste est très longue…

Qu’est ce qui peut faire changer les pratiques ?

La proposition facilite les choses : « au fait pour mon fils la seconde main c’est super »…on se sent tout de suite plus à l’aise…et pourquoi pas imaginer en faire un thème familial : allez hop cette année, le père noël sera écolo ! Les enfant n’ont aucun rapport au neuf, en tout cas quand ils ne sont pas trop grands, ou pour des cadeaux high tech en très bon état ça ne bloque pas et au passage c’est un acte d’éducation…et quant aux adultes, derrière un cadeau d’occasion il y a une histoire et ça c’est parfois un deuxième cadeau… 

Mais c’est vrai qu’il y a un enjeu culturel, ce que confirme Pierre Galio, chef du service consommation responsable à l’ADEME.

Mais un bon point de départ, ce sont les enfants…pour eux il n’y a pas sujet. Fanny est maman d’une petite fille de 5 ans, chaque Noël c’est seconde main sous le sapin, et ça reste magique…

Et pour clore une idée reçue : les cadeaux lorsqu’ils sont fabriqués très loin d’ici ne sont pas plus pourvoyeurs d’emplois que lorsqu’on passe par des ressourceries, recycleries ou des entreprises spécialisées…CQFD.

► Retrouvez l'interview complète de Pierre Galio, chef du service consommation responsable à l’ADEME sur ID, l'Info Durable.

► Vous connaissez une initiative qui peut participer à la transition écologique ? Contactez Valère Corréard.