Une leçon de cinéma, avec le réalisateur Michel Hazanavicius

Michel Hazanavizius en 2020 au Petit Palais
Michel Hazanavizius en 2020 au Petit Palais ©Getty - Stephane Cardinale - Corbis
Michel Hazanavizius en 2020 au Petit Palais ©Getty - Stephane Cardinale - Corbis
Michel Hazanavizius en 2020 au Petit Palais ©Getty - Stephane Cardinale - Corbis
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Entre succès et échecs, comment continuer à garder le sens de l'humour ?

Avec

L'édito-fiction de Charles Pépin : 

"Je voudrais vous raconter l’histoire de la créativité ou plutôt, l’histoire d’un homme. Un homme qui fait des films mais jamais les mêmes films. Un homme qui prend des risques comme on prend l’ascenseur. Il faut l’imaginer, au lendemain d’un grand succès. Pas une seule seconde il n’est tenté de la répéter, la recette qui a fonctionné. 

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Même pas en rêve, parce que son rêve à lui, son rêve d’intranquille, c’est de s’offrir le luxe d’écouter chaque fois son envie

Cette petite voix en lui qui lui dit tiens, et si on tentait ça ? Et si on le tentait comme ça ? Son rêve d’intranquille, pour le comprendre il faut l’imaginer comme une petite île, une petite île imaginaire et puis un jour la décision d’y aller, d’affréter quinze navires et de prendre la mer pour y accoster peut-être, la décision de monter un film qui ne ressemble pas au précédent.

"Viens je t’emmène", quoi de mieux que cette chanson de France Gall pour constituer l’équipe. On connait la suite : Je l’ai tellement rêvé, que j’y suis arrivé.  Pourquoi réussit-il à entendre cette petite voix quand tant d’autres, certains romanciers par exemple que vous êtes en train de lire, là, maintenant, sur la plage de votre été, ne changeraient pour rien au monde un mélange qui gagne ? Et si c’était, précisément, qu’il ne veut pas gagner, il veut gagner son île et c’est une autre histoire, un tout autre voyage. 

Ou alors il a juste peur de s’ennuyer

Il a peur de l’ennui quand les autres ont peur de la vie. Il trouve que ça pue la mort, que ça fouette la défaite comme le chante Orelsan, que ça fouette la défaite de répéter la recette, même si c’est celle du succès. Alors il ne répète pas, il se réinvente, il explore d’autres voies, d’autres choix, d’autres lois, il affrète d’autres navires - peut-être qu’il ne veut pas être, mais devenir.

C’est-à-dire être là où on ne l’attend pas. Est-ce que c’est plus fatiguant ? Pas vraiment, ou alors c’est une belle fatigue, une fatigue saine, une fatigue de créateur et d’artisan. Une fatigue avec les yeux qui brillent d’une fièvre légère qui se nomme curiosité : tiens, et si on faisait ça ? Et si on le faisait comme ça ?

C’est pour parler de ça, de créativité, d’intranquillité et de curiosité que j’ai le plaisir de recevoir ce matin Michel Hazanavicius. Le réalisateur de quelques OSS 117, de The Artist, du Redoutable ou du Prince oublié nous a rejoint sous le soleil de Platon pour nous aider à répondre à cette belle question : dans quoi trouve-t-on la force de se réinventer ?"

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