

La Tanzanie ne recense plus aucun cas de Covid-19 depuis près d'un an, et s'en remet à Dieu et à un cocktail pour se protéger de l'épidémie.
La planète entière cherche des vaccins, en Afrique surtout, mais un pays ne s'est pas lancé : la Tanzanie. La ministre de la Santé refuse de passer des commandes de vaccins, ou même de profiter des 2 millions de doses qui étaient réservées au pays grâce au mécanisme Covax (qui permet de fournir des doses aux pays moins riches). Une décision dans la droite ligne du discours du président Magufuli.
Il disait en meeting fin janvier : "Je demande fortement au ministère de la Santé d'être très très prudent avec les vaccins qui sont importés dans notre pays. Tous les vaccins ne sont pas destinés au bien de notre nation. Il est important que nous, les Tanzaniens, soyons très très prudents". Un discours donné devant une foule sans aucune distanciation sociale, personne ne porte de masque. D'ailleurs, le chef de l'État le dit plus tard dans son allocution : "Pas de masque : c'est bien la preuve que le virus n'existe pas dans le pays"
Effectivement, aucun cas de covid-19 n'a été recensé en Tanzanie depuis le mois d'avril. Et le pouvoir en est convaincu : il s'est libéré du coronavirus grâce aux prières, grâce à Dieu, et grâce à un jus à base de gingembre, oignon, citron, poivre. Un cocktail dont la ministre de la Santé a fait la promotion pour éviter d'attraper le virus.
Des lois ont été adoptées aussi pour interdire la publication d'articles sur les maladies mortelles ou contagieuses sans permission officielle.
Sauf que, dans le pays, la contestation grandit, des médecins commencent à témoigner anonymement (par peur des représailles) : ils voient arriver des cas de coronavirus à l'hôpital.
Sur l'île de Zanzibar, région semi-autonome de Tanzanie, le vice-président a confirmé avoir été hospitalisé en raison de la covid-19. Un médecin a recensé plus de 80 cas positifs au centre de dépistage de l'île. Il dit à l'AFP qu'il n'est pas autorisé à publier ces données, il doit les conserver pour un usage futur.
Les autorités diffusent des messages contradictoires : le président Magufuli semble admettre désormais que le virus circulerait maintenant en Tanzanie, mais à cause du vaccin lui-même car des Tanzaniens seraient allés se faire vacciner à l'étranger et l'auraient rapporté.
Même l'église catholique de Tanzanie enjoint désormais ses fidèles à se protéger.
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