Ce matin, Tanguy nous parle séries
Aujourd’hui je vais vous parler séries, j’ai grandi avec les séries. Petit je regardais Hulk, c’était l’histoire du 1er vert, 50 ans avant Yannick Jadot. Le type à chaque épisode déchirait une chemise à carreaux, en faisant « aah », ce qui signifiait « c’est toujours ça qu’Emmaüs aura pas ».
Ado, j’ai regardé les Années Collège, série censée parler aux jeunes des problèmes de leur âge, qui du coup était plombante, dans le même collège, il y avait 7 grossesses précoces, 15 héroïnomanes dont 14 s’étaient refilé le sida en partageant une seringue, et le reste des élèves avait la nuque longue. C’est à la fin de la saison 1 que m’est venue pour la 1ère fois l’idée d’aller voir un psy.
J’ai adoré les X-Files, série où 2 flics disent 30 ans avant les groupes Facebook que les aliens ont pris le contrôle du monde. J’ai suivi Lost, ce programme aberrant où des gens qui ne se connaissent pas se retrouvent au soleil sans qu’il y ait un seul marseillais et pas même un ch’ti. J’ai adoré Sons of Anarchy, série sur les gangs de motards aux États-Unis, ça m’a donné envie de devenir biker, mais j’avais la flemme de passer le permis A, donc j’ai acheté un vélo, je dis pas qu’avec les bottes et le futal en cuir ça a été évident d’en faire mais au moins à la station Vélib on me respectait, les gens me disaient « ça va boloss, elle est où Laeticia ? », j’ai pas trop compris, mais je sentais l’admiration dans leurs yeux. J’ai regardé des séries, avant que ce soit à la mode, parce qu’aujourd’hui les séries, c’est chic, il y a qu’à regarder les castings.
Avant, dans les séries, il y avait soit Mimie Mathy, soit un berger allemand, parfois on savait plus trop, on procédait par élimination, on se disait « un toiletteur aurait-il fait ça à un chien, ce sont des êtres sensibles, non, donc c’est Mimie Mathy ». Mais désormais les acteurs de cinéma vont vers les séries, là je regarde The Undoing sur OCS, il y a quand même Hugh Grant, qui a vieilli d’ailleurs, et Nicole Kidman, qui a… pas vieilli, mais du tout. Je pense qu’elle a été empaillée en 96, il y a un trou derrière la tête et là un ventriloque lui fait bouger les lèvres, c’est pour ça qu’elle part parfois un peu dans les aigus et qu’elle dit « salut, c’est Tatayet ».
Et bien sûr, comme tout le monde, j’ai regardé The Crown, ah, The Crown, en voilà une belle série. Alors ça se passe en Angleterre, on suit le quotidien d’une famille de chômeurs qui vit au crochet du contribuable, mais là-bas la CAF a l’air d’avoir du blé, parce qu’ils ont très grand. Que des F120, dans lesquels ils végètent en attendant la mort, qui ne vient jamais, parce qu’ils ne bossent pas, donc à 84 ans il y a encore des parties de leur corps qu’ils n’ont pas utilisées, ça ressemble à du Ken Loach mais avec des costumes.
Et la saison 4, ce sont les années 80, il y a donc des pulls improbables, et dedans il y a Diana, la princesse qui a eu la malchance de rouler dans Paris avant l’arrivée d’Anne Hidalgo, parce qu’en 2020, son chauffeur aurait fait un petit 25 à l’heure pépère, poursuivi par des paparazzis à trottinette. C’est devenu aussi improbable de mourir sur la route à Paris que de se taper une overdose dans la salle de bains de Geneviève de Fontenay tandis que dans la cuisine elle fout un bout de shit dans un bang.
Or Diana est présentée dans The Crown comme une fille qui souffre, tandis que Charles, son mari, pense à Camilla, ce qui le rend antipathique, moi quand j’ai vu ça, je me suis dit « au moins chez nous il a réglé le problème, Robespierre ». Résultat nous on a Macron, un gars occupé qui lit René Char en écoutant BFM Business, et qui n’a pas le temps de traverser Paris pour 3 coups de langue, une fois le mois, il fait un bécot à son épouse et il retourne acheter des vaccins, il a été banquier, président, pharmacien, le CV le plus improbable de l’histoire.
Mais le prince Charles, lui, a eu 24h par jour depuis sa naissance pour explorer ses sentiments, il a vécu dans un livre d’Alexandre Jardin, et ses tiraillements d’hier sont mis à jour par The Crown aujourd’hui. Et le souci c’est que, d’après les journaux anglais, sa quote de popularité, à cause de la série, commence à baisser, sans qu’il y ait de conséquences, Charles c’est pas Jean Castex, même à 2% de popularité il reste, c’est sa daronne qui gère l’affaire, donc elle va le garder. Mais bon, c’est un être humain, il a envie d’être aimé, comme nous, ces chroniques qu’on fait, c’est pas par passion pour l’humour, c’est pour sentir que des auditeurs se disent « je me mettrais bien en couple avec lui, s’il avait un physique différent, des vêtements sympas, un salaire un peu élevé et un propos ». De l’amour, quoi. Pur et beau.
La suite à écouter et à retrouver en vidéo !
L'équipe
- Production