
En 2020 c'est au Puy du Fou que tout se passe ! Dans sa chronique qui maltraite l’info, Tanguy Pastureau nous en dit un peu plus là-dessus.
2020, pour l’instant, est une horreur totale : il y a le Covid, mes dates de tournée ont été reportées, la France, donc, ne rit plus, on a perdu Prince, ok, on l’a perdu en 2016, m’enfin on l’a pas retrouvé, la crise climatique s’amplifie, tout ça est plus anxiogène que la discographie de MC Solaar après l’album Prose Combat.
En fait, comme chaque année, il y a un seul bon moment, le reste c’est nul, ce moment, c’est la cérémonie des Miss France. Ah ! les Miss France ! ces petites dames candides sorties du monde d’avant, effrontées mais polies, féministes mais c’est pas Virginie Despentes non plus, rock’n’roll mais sans la moustache à Patti Smith. Être Miss, ça n’a pas de sens, on passe douze mois d’une vie déjà si courte à inaugurer des fêtes de l’huître, entourée d’élus locaux défoncés à la gnôle de pomme de pin.
Au bout d’un an, brisée, la Miss se tourne vers une existence sordide, devient wedding planner, chroniqueuse radio, fonde une famille avec Hugo Clément, sort ses mémoires à 22 ans et à 27, porte des mini-shorts dans Je suis une célébrité, sortez-moi de là, dans l’espoir absurde de provoquer une érection chez Christophe Dechavanne.
Mais sur le moment, la soirée Miss France, c’est féérique, et puis c’est la sortie annuelle de Jean-Pïerre Foucault, on l’amène sur un transe-palette, on démarre le ventilo, on lui met les joues dans le grille-pain, et là il ressemble à la seule Cracotte de l’univers à porter un smoking un jour de vent force 8. Superbe !
Et figurez-vous que ça y est, on sait où se déroulera en décembre la prochaine soirée des Miss, ça va se faire… au Puy du Fou. Oui, le Puy du Fou, ce parc génial qui célèbre l’Histoire, alors que les autres parcs célèbrent… la souris. Il y a un village médiéval, des dresseurs de faucons, des jets d’eaux, tout ce qui est Histoire y est, attention, pas d’Histoire récente, à aucun moment Muriel Pénicaud, juchée sur une mule, ne va vous raconter son passage au Ministère du Travail. Non, que des vieux trucs, vous y lâchez Stéphane Bern, il implose de désir.
Le Puy du Fou, tu le sais, peuple de droite (mais que fais-tu sur France Inter ?) est une création de Philippe de Villiers, cette longue chose vendéenne, qui ressemble à la brioche mais avec moins de formes. Villiers, paraît-il, est un ami de Macron, alors que, politiquement, ils ne partagent rien, ils doivent avoir une passion secrète commune, les timbres, le bondage ou le zouk. Si bien que le Puy du Fou, en pleine crise sanitaire, a pu entasser les spectateurs les uns sur les autres selon la recette des lasagnes, alors que pour tous les autres spectacles, on doit être à 24 sièges de son voisin, enfermé dans une bouteille géante de gel hydro-alcoolique qu’un égyptologue entoure de bandelettes.
La suite à écouter et à retrouver en vidéo !
L'équipe
- Production
- Autre