Dans sa chronique qui maltraite l'info, Tanguy Pastureau nous explique pourquoi de nombreux parisiens cherchent à quitter cette ville...
Ah, Paris, cette ville m’a tellement fait rêver. Quand j’étais petit, en Bretagne, je criais dans les champs de choux-fleurs « un jour je monterai à Paris, comme Rastignac ou Patrick Sébastien, je réussirai », et personne ne me répondait, car le chou-fleur est très discret, c’est pour ça que quand on le fait au gratin, il ne crie pas « aïe », alors que si on fait pareil avec sa tante, elle râle, cette grognasse, en disant que l’emmental fondu, ça tâche sa robe.
Quand je suis arrivé à Paris en 2004, j’ai découvert un monde parallèle : les bars à soupe, les brunchs à 65 euros, les enfants blonds accompagnés de leur nounou philippine, au début je pensais que c’était leur mère, je me disais « eh bah les gènes, ils sont en roue libre ici, encore un coup des perturbateurs endocriniens ». Et les expos, Picasso, Rembrandt, le parisien adore la culture, même chez Franprix à Noël quand ils vendent les chocolats dans des boîtes avec des tableaux de maîtres dessus, il y a 10 types à lunettes qui les regardent en parlant de la symbolique. Et les concerts, j’ai vu tout le monde, Metallica au Stade de France, j’ai perdu l’usage d’une oreille, ACDC au Stade de France, j’ai perdu l’usage de la 2ème, 10 ans que je lis sur les lèvres pour essayer de capter ce qu’on me dit, mais j’y arrive pas, c’est pour ça Nagui, qu’à la rentrée quand vous m’avez dit « t’es viré, bouffon », je vous ai répondu « oh merci je suis tellement heureux de reprendre, je t’aime mon pote ». Et après, une fois qu’on a eu fait l’amour, vous ne pouviez plus me dire non, un lien s’est créé, forcément.
Oui, j’ai aimé Paris, mais là j’en ai plus rien à foutre, je m’en bas les steaks, comme dit tout le monde sauf Aymeric Caron. Je me suis lassé, les traverses de chemin de fer qu’on pose dans la rue, Anne Hidalgo qui dit « c’est un banc », bah non c’est pas un banc, une heure assis dessus, votre cul se met à la méthode Assimil pour apprendre le français et vous dire qu’il a mal. La végétalisation, on plante des fleurs, partout, hier soir au resto un monsieur pakistanais a tenté de me vendre une rose, j’ai hurlé « mais connard, j’en peux plus des fleurs, sois disruptif, casse les codes, t’as pas une clé à molette, un chargeur de Samsung ? ». A Paris, il y a des bêtes, si vous sortez de la Brioche Dorée avec un croissant, des rats vous attaquent par en bas, des pigeons par en haut, moi je ne sors plus à l’heure du goûter sans ma cotte de maille et mon épée. Et les monuments, une fois qu’on les a vus une fois c’est bon, la Tour Eiffel, 130 ans que les gens se caillent au 1er étage parce que les mecs ont jamais posé les fenêtres, si ça avait été construit au Portugal, personne ne partait avant le collage du papier peint.
Paris ça pue, c’est blindé de cyclistes penchés sur leur biclou dont on voit la naissance des fesses, en 6 mois j’ai vu plus de raies que le Commandant Cousteau dans sa vie, et en plus tout le monde est de gauche, quand Benoît Hamon se balade dans le 20ème, il se fait frotter par 500 personnes en 12 minutes. Alors que sur la Côte d’Azur personne ne le remet, on pense qu’il est venu pour le salon du X dans la catégorie voix.
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