

Ce matin, Tanguy nous parle virilité et contraception ...
Avant, il y a très longtemps, être un mec, c'était basique : on grognait, on se grattait, parfois on abattait un animal, qu'on dépeçait en grognant, et on faisait l'amour à tout ce qui passait : une fille de la tribu, un bébé mammouth, en faisant attention à ce que sa mère ne soit pas dans les parages, un rocher, un buisson, parfois d'orties, c'est alors qu'est né le SM.
Puis le mâle, peu à peu, s'est affiné, jusqu'à l'avènement du supporter de foot, qui a retrouvé les caractéristiques brutes de ses ancêtres en slip de peau. De tout temps, on a mis en valeur la virilité, exemple dans la mythologie nordique, c'est comme la mythologie grecque sauf qu'on se pèle, il y a un dieu de la virilité, Freyr, représenté avec un pénis en érection, c'est très gênant quand on traine ses gosses en bas âge au musée, les petits disent "papa, le monsieur là, c'est le même principe de Pinocchio, il a menti à sa reum ?", vous répondez "non, euh, tiens, allez voir plutôt le tableau avec le cerf en sang qui se fait déchiqueter par des loups blancs", et là ils se mettent à chialer.
Chez le dieu Freyr, tout est viril, il a comme animal de compagnie un sanglier, Gullinbursti, qui doit aussi être en érection, c'est l'équivalent de l'épreuve des poteaux de "Koh Lanta" mais sans bout de bois. Et ce type de personnage s'est figé dans l'imaginaire collectif, moi quand à 17 ans je me cherchais, j'ai failli adopter un sanglier, mais chez Truffaut ils n'avaient que des chatons, donc j'en ai pris un mais pour compenser je l'ai appelé Testicule. Du coup j'en ai pris un 2ème. Voyez à quel point ce mythe de la virilité est une prison mentale, moi j'en ai fait le deuil, je ne me bats pas, je ne mange pas de chair animale qui me permettrait d'absorber leur force vitale, chez Courtepaille je me sens seul, en plat je demande le demi-poivron perdu sur le grill entre 122 entrecôtes, et je trouve la fragilité de Calogero un peu troublante. Quant au culte de l'érection, pourquoi pas mais je trouve ça plutôt gênant, si on n'a pas d'argent pour se payer des boxers à l'élasthanne, on est dans la souffrance, un tissu un peu rêche c'est très vite l'équivalent de la laine de verre, à la fin d'un parcours de vie on a souvent perdu 9 cm, donc quand on n'en a que 8, c'est pénible.
Heureusement, la virilité toxique est en bout de course, aujourd'hui on peut crier haut et fort qu'on aime les Smiths et l'esthétique des films de Wim Wenders. Même les mecs comme Daniel Morin qui transpirent le poil humide et le cèpe moisi peuvent dire "ce midi je suis Jacqueline, j'aime les bombes de bain parfumées et les licornes", sans subir de moqueries, tout est ouvert. Et les rôles attribués aux femmes, on peut les faire nôtre, exemple la contraception. Quand moi j'étais jeune, c'était simple, la fille prenait la pilule, le gars prenait le Télé Z, voyant qu'il n'y avait rien à la télé, les deux faisaient l'amour, et c'était réglé, on savait que 9 mois plus tard on serait pas chez Ikéa en train d'acheter un berceau portant plus ou moins le même nom que le dieu nordique de la fertilité. Mais la pilule a des effets indésirables, je ne vais pas les passer en revue, je ne les connais pas, mais moi déjà un fallafel avec trop de sauce, j'ai le corps qui lâche sur 3 jours, donc gober un truc blindé d'hormones, ça doit pas être gégène. Donc il y a une autre option, celle de la contraception masculine, une étude est parue disant que 40% des hommes de 18-30 ans étaient prêts à s'y mettre, chez les plus de 90 ans ça monte à 100%, les gens disent "faites-moi ce que vous voulez, j'en ai bien profité, tiens gros v'là un sécateur, rien à foutre".
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