Jérôme Salomon, retire-moi mon masque !

France Inter
vidéo
Jérôme Salomon, retire-moi mon masque ! Tanguy Pastureau maltraite l'info
Jérôme Salomon, retire-moi mon masque ! Tanguy Pastureau maltraite l'info
Publicité

Tanguy Pastureau nous le dit : on va bientôt pouvoir retirer les masques, en extérieur d’abord, il faut dire qu’en extérieur ça ne sert à rien, en forêt parfois il y a des gens seuls qui sont masqués, de quoi ont-ils peur ?

Là je crois que tout le monde est en train de craquer. Le couvre-feu à 23h, il n’y a que les bleus qui le respectent, Kylian M’Bappé sera déjà au pieu avec son nounours en or que le reste de la France sera dans la rue soit à faire la fête, si on gagne, soit à faire la fête, si on perd. Bah là, on a tous envie de fête, même moi qui déteste les effusions et les gens qui crient, je me surprends à avoir envie de dire « youpi ». Les jeunes, ces êtres purulents qui sentent le shit, n’en parlons pas, on les a enfermé 18 mois dans leur chambre avec les hormones en train de bouillir, ils sont à 60 degrés, moi j’ai un neveu de 16 ans sur lequel je fais chauffer l’eau des pâtes, donc là même s’ils tombent sur la musique d’attente du numéro vert de Parcoursup, ils s’enjaillent, ils se mettent à breaker sur un doigt, leurs parents entrent dans la pièce, disent « mais enfin, Théo, c’est du Berlioz », ils répondent « je m’en tape papa, j’en peux plus, hier je me suis masturbé devant LCI, Pujadas quoi, un boomer, je sais pas ce qui m’arrive ». Du coup, ils se réunissent à 400 dans les endroits de Paris les moins conçus pour la fête, comme les Invalides, cette pelouse où d’habitude Rachida Dati balade son chihuahua Jean-Xavier. Ou les Tuileries, le dernier à s’être amusé aux Tuileries, ça doit être Louis 18, en plus c’est de la terre battue, deux personnes qui y marchent ont déjà les chaussures toutes crades, donc vous déboulez à 500 là-dedans, le nuage de poussière est le même que dans le Roi Lion quand la bande de gnous dégomme le père de Simba. A la fin vous êtes tellement blanc que si vous criez que la République c’est vous, on vous prend pour Mélenchon tout juste sorti de la farine. 

Moi je vais vous dire, j’aurais dû faire DJ, le seul souci, c’est que j’aime les chansons un peu sur la brèche, or je pense que si on crie « et tout de suite, le dernier Miossec, ça s’appelle "J’irai crever dans le nord-Finistère", ensuite il y aura Mano Solo », ça plombe l’ambiance. Là, ce que veut le peuple, c’est du Bob Sinclar, du Guetta, des titres dance qui s’appellent Sexy bitch, sur lesquels on secoue tellement sa culotte de cheval que la chaine Equidia vient filmer. 

Publicité

Cet été ça va être chaud, du 1er juillet au 31 août on va pas décuiter, le sexe va être débridé, ça va sniffer de la coke sur les fesses de naïades à la Zahia, les émissions de Carole Rousseau sur le quotidien de la bac à la Grande-Motte, elles vont durer 17h. Et au milieu de tout ça, il y aura Guillermo Guiz en pleurs qui dira « bé si tout le monde a ma vie, je raconte quoi, moi, dans mes chroniques ? ». L’après Covid, ça va être l’orgie, moi qui aime le calme, j’ai prévu de passer 15 jours dans un hôtel Baladins dans l’Ain, et encore je suis pas certain qu’à 22h le couple de gérants démarre pas une chenille sur le parking. 

Et puis surtout on va tous revoir nos trognes, là nous ne sommes que des moitiés de visages, je n’ai pas vu Nagui, cette saison, j’ai vu Na. Pour moi vous n’êtes plus qu’un regard, Na, 11 mois que j’ai l’impression d’être dans une pub Afflelou, alors certes, a dit le poète, ou alors c’était Faustine Bollaert, « le regard est le miroir de l’âme », mais qui a envie, dans le cadre de l’entreprise, de découvrir l’âme des autres. La boîte, ça a toujours été un endroit où on matait les culs, pas les âmes, jamais la phrase « Steven de la compta, il a une très belle âme, je lui demanderais bien une prime en brut, en très très brut » n’a été prononcée. 

Oui, on va bientôt pouvoir retirer les masques, en extérieur d’abord, il faut dire qu’en extérieur ça ne sert à rien, en forêt parfois il y a des gens seuls qui sont masqués, de quoi ont-ils peur ? Qu’un sanglier leur éternue dessus ? De choper le variant du daim ? Non, parce que là on porte des masques dehors, déjà au niveau du bronzage c’est totalement con, une moitié de visage noire, une moitié blanche, on va tous ressembler au yin et au yang, à part si on veut se taper le dalaï-lama, ça n’a pas de sens. Et tandis que dehors on est masqués, dans les restos, en intérieur, on n’a pas de masque, moi par exemple, qui reçoit actuellement tous les présidents des groupes de médias en vue de la rentrée de septembre, je prends des risques fous. 

La suite à écouter et à retrouver en vidéo !