De rôle en rôle, Virginie Efira réussit à incarner les mille et une façons d’être une femme aujourd’hui. Après avoir été maîtresse de cérémonie l’année dernière, elle présente deux films à Cannes cette année, dont “L’Amour et les Forêts” de Valérie Donzelli, qui sort en salles aujourd’hui.
- Virginie Efira comédienne, animatrice de télévision
Ce matin, Totémic est à l’air, sur le toit d’un hôtel de Cannes, face à la mer. Virginie Efira vient d’arriver et d’enlever ses hauts talons, qui sont maintenant planqués sous la table basse.
Hier à ce micro, il y avait la cinéaste Justine Triet avec qui elle a tourné 2 films et qui dit d’elle, qu’elle a un truc, “et de solitude et de joie”.
Cette année à Cannes, elle incarne d’ailleurs deux femmes très différentes. L’une se bat, pour garder son fils auprès d’elle dans “Rien à perdre”, premier film de Delphine Deloget (présenté dans la sélection un certain regard).
Et l’autre tombe, sous l’emprise d’un homme violent. C’est “L’amour et les forêts” de Valérie Donzelli, présenté dans la sélection Cannes Première et qui sort en salles, dans toute la France, aujourd’hui.
Depuis une dizaine d’années, elle contribue largement à l’émergence et à la reconnaissance d’une nouvelle vague, soulevée par des réalisatrices de premier plan comme Justine Triet, Rebecca Zlotowski, Alice Winocour ou Valérie Donzelli.
Les pieds sont nus, l’eau est dans nos verres et le micro de Totémic ouvert en direct du Festival de Cannes.
"L'amour et les forêts" ou comment filmer les ressorts d'une emprise conjugale ?
Dans "L'amour et les forêts" de Valérie Donzelli, qui sort en salle aujourd'hui, présenté dans la sélection Cannes Première, elle interprète Blanche, une professeure de français qui tombe sous l'emprise d'un homme qui va se révéler de plus en plus dangereux et toxique. Le récit d'une femme confrontée à des violences extrêmes advenues progressivement par la conjonction de toute une série de mésententes qui pouvaient sembler ordinaires et familières au départ jusqu'à ce que… Pour le film, la comédienne a même fait appel à un coach d'acteur tant elle tient à être totalement en réception avec le tournage, le décor, la psychologie de son personnage, la complexité de ses pensées, afin de maximiser la mise en scène.
Virginie Efira raconte comment le film met en scène cette spirale infernale progressive qu'il n'est pas rare de voir arriver trop tard : "Il faut savoir que cette violence peut tout à fait sembler ordinaire, lorsque celle-ci ne s'est pas encore cristallisée. Car au départ, le couple n'est pas toujours une entreprise d'allégresse et de grande démocratie. Même si une personne n'a pas été dans un rapport aussi toxique que celui dépeint dans le film, on aura toujours le souvenir d'un endroit où on a fait un compromis sur sa propre liberté, sur ce qu'on pense pour concéder l'instant à l'autre. Valérie Donzelli avait à cœur, pour raconter cette destruction, de raconter aussi le point d'émergence de cette toxicité qui peut sembler invisible au départ".
Cette femme est confrontée à une violence extrême, mais toutes les petites humiliations progressives qu'elle subit avant sont celles qu'on peut toutes et tous connaître dans les moments les plus banals de la vie quotidienne. L'endroit par lequel cet air mauvais peut parfois rentrer peut s'avérer insignifiant, au départ, pour ensuite s'installer en quelque chose de plus toxique explique la comédienne : "Il y a quelque chose de l'ordre de la culpabilité existentielle, de la politesse qui peut ensuite laisser s'installer quelque chose de plus pernicieux qu'on était à mille lieux de prévoir au départ, une grande tolérance, une compréhension de l'autre des plus ordinaires et inoffensives par laquelle des intentions plus insidieuses s'infiltrent".
De Catherine Deneuve à Zendaya comme idéaux cinématographiques
L'actrice voue un culte à la reine du cinéma français Catherine Deneuve, qui incarne le festival de Cannes cette année. Elle se souvient d'elle dans la Palme d'or de 1968, "Les Parapluies de Cherbourg" de Jacques Demy : "Catherine Deneuve et Nino Castelnuovo nous apparaissent ici tels une flèche dans le cœur, au point de vue mélodique et sur ce que le film raconte, dont l'idée terrifiante à laquelle il faut se résoudre et en même temps ce qui constitue la beauté de l'existence, l'idée que tout passera un jour. Une chose sublime que ce film où réside à la fois cet amour infini, séparé par la guerre d'Algérie, mais il est tout ce qui compte. Comment ne pas être touché par cette scène qui se déroule sur un quai de gare, lorsque Geneviève dit au revoir à Guy qui veut partir faire la guerre en Algérie ; et puis la dernière où ils se croisent sans qu'il n'y ait plus rien".
Elle confie aussi combien elle est a été immergé par la mythologie de Simone Signoret, de Julianne Moore, de Nathalie Wood ou encore plus récemment du jeu d'actrice de Zendaya qui sont autant de comédiennes qui conditionnent absolument tous les films dans lesquels elles jouent : "en tant qu'actrice, on crée aussi son propre film".
Le tube de Virginie Efira
- GEORGES BENSON - On Broadway
L'extrait de film de l'invitée
- Les parapluies de Cherbourg - JACQUES DEMY
Programmation musicale
- ETIENNE DAHO - Boyfriend
L'équipe
- Production
- Réalisation
- Réalisation
- programmateur
- Programmation musicale
- Collaboration