

Ça fait 15 ans que Guillaume Aldebert écrit sur l’enfance. Une enfance d’aujourd’hui. C’est-à-dire un pied dans la rêverie et un autre dans une réalité faite de pandémie, d’écrans, de morts, mais aussi de naissances, de liberté et de cabanes en forêts.
- Aldebert Chanteur
L’enfance qu’il chante est aventureuse dans une époque où on s'exclame “attention” tout le temps.
Et il y a le soin qu’il apporte aux harmonies vocales, aux arrangements, à l’éclectisme musical de ses chansons.
J’ai pu assister à ses concerts et j’ai bien cru que les gosses allaient mettre la salle à l’envers. Je précise qu’à un moment, une grand-mère est invitée à monter sur scène. Il lui demande ensuite de se jeter dans le public, qui, en général, la récupère.
Il vient également d’écrire un 2e opus de la série des "Histoires extraordinaires d’Aldebert" qui s’intitule "Gaspard et le mystérieux visiteur", paru aux éditions Glénat.
Son rapport à l'école
Sur les bulletins scolaires, il était inscrit qu'il était trop rêveur. Ensuite, il s'est fait virer du lycée, car il était trop absent. Sa mère lui a alors dit d'aller à l'usine. Il a travaillé dans une blanchisserie où il glissait des taies d'oreillers mouillées dans des repasseuses et des sécheuses électriques, pendant un an. Ensuite, il a repris un parcours professionnalisant : CAP-BEP, bac pro photo à Paris. C'est là où il s'est vraiment épanoui.
À l'école, il y est retourné après, avec sa guitare, pour animer des ateliers d'écriture de chansons. Aldebert nous dit pourquoi ça lui plaît : "J'essaie de transmettre l'amour du chemin de traverse parce que c'est ce que j'ai pris moi. Maintenant, je sais, je comprends pourquoi j'étais si mal à l'aise à l'école, parce que je n'arrivais pas à être valorisé pour ce que j'aimais. Je voulais faire de la musique, je voulais faire du dessin, je voulais imiter mes profs, je voulais faire des blagues et tout ça dans ce grand tuyau de l'Académie, on ne l'apprend pas vraiment. En fait, c'est compliqué. Je pense que maintenant ça va mieux. Je pense qu'on fait plus attention à ce que veulent les enfants, et ce pour quoi ils sont faits. Mais à mon époque, de mon temps [rires], c'était compliqué."
Maintenant, il crée des chansons, des univers, pour petits et grands.
Écrire, composer et mettre en scène pour les enfants
Il écrit des histoires en chansons : "Quand on écrit des chansons, on se fabrique un petit film. Je me souviens sur la banquette arrière de la Renault 9, quand j'étais petit, quand on rentrait de nuit de chez ma grand-mère, avec les arbres qui défilent avec la lune. Même quand on écoute de la musique, toujours. En fait, c'est [Maxime] Leforestier qui m'avait dit ça : 'De toute façon, quand tu écris, tu fabriques des images.' Et voilà, ça a un lien avec les petits films qu'on fabrique tout le temps."
C'est un spectacle total qu'il fait quand il monte sur scène : "Les enfants ont besoin, peut-être un peu plus que les adultes, d'événements visuels. J'ai envie aussi de balayer tous les champs du spectacle, de proposer quelque chose de très vivant, de très rock'n'roll. Je tiens ça aussi du metal, donc faut que ça saute, faut que ça rebondisse, faut qu'il y ait de l'énergie. Et puis il y a des petites cascades. Donc je fais de la gyroroue ou je fais du saxophone. On a des flammes, maintenant sur scène, sur les Zénith, ça c'est génial. Et c'est vrai que le côté music-hall est présent, le côté cirque."
Ses inspirations
L'histoire de la chanson pour les enfants est balisée par de grands artistes. Anne Sylvestre, c'est le premier vinyle d'Aldebert, puis il a eu la chance d'enregistrer avec elle en studio, pour "Enfantillages 1". Elle a beaucoup compté pour lui.
Anne Sylvestre et Henri Dès parlaient aux enfants mais lui a aussi envie de parler aux parents et aux grands-parents : "J'ai envie de chercher les mots, d'utiliser des mots qui ne sont plus forcément utilisés, des mots qui phonétiquement, sont rigolos ou sont musicaux. Je pense à Brassens parce que Brassens résonnait beaucoup à la maison, où j'ai grandi avec ce troisième grand-père imaginaire. [...] Les parents me disent : 'On discute beaucoup des chansons parce que les enfants nous posent des questions sur certains mots, certains termes.' Et ça, c'est aussi l'héritage de Boby Lapointe que mes parents affectionnaient. Ou de gens comme Nougaro ou M6 Solaar. Après, on va chercher des outils, en fait."
Aldebert aime aussi tout le décorum du metal, les mises en scène. C'est un grand théâtre finalement. Il a beaucoup écouté Guns N' Roses. Pour lui, ces musiques ont aussi inspiré sa façon de créer : "Dans le metal, aussi, on fait des chansons qui font peur, on se déguise en monstres. Et tout ça, c'est aussi une catharsis."
🎧 Écoutez cet entretien dans son intégralité...
Le tube de l'invité
GUN’S N’ ROSES – Sweetchild O’ Mine
Programmation musicale
ALDEBERT - Ecrans, rendez-nous nos parents !
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