Gérard Larcher : "L’Europe peut-elle accueillir un million de migrants ?"

France Inter
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Gérard Larcher, Président du Sénat était l'invité de Tous Politiques ce dimanche. Une émission présentée par Marc Fauvelle, avec Clarisse Verhnes de France 3 et Henri Vernet du Parisien-Aujourd’hui en France

Face aux drames que connaissent les migrants en mer, et une semaine le naufrage d'un chalutier transportant des migrants qui a fait 750 morts au large de la Libye, "un drame humain auquel l’Italie fait face seule", dit-il, Gérard Larcher souhaite qu’on s’inspire de ce qu’on fait les Espagnols qui ont mis en place après les des drames semblables aux Canaries, "des accords de stabilisation, réadmission et co-développement" pour tarir une migration massive due "au chaos, à la misère et à la déstabilisation de l’Afrique et du Moyen Orient". Une migration pour laquelle le président du Sénat pose la question "l’Europe peut-elle accueillir un million de ces migrants ?".

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Pour Gérard Larcher il faut également se poser la question d’intervenir ou pas dans les eaux libyennes et savoir quoi faire contre les trafiquants :

La France est presque le seul pays qui conduit une politiquede stabilisation en Afrique, avec nos interventions militaires - Boko Aram joue un rôle extrèmement important dans ces départs massifs de population, qui passent par le niger et arrivent en Lybie -. Il faut insister sur le co-développement [...] Il faut bien avoir en tête que c'est aujourd'hui un mouvement presque tectonique de migration massive face au chaos, à la misère et à la déstabilisation de l’Afrique et du Moyen Orient.

gérard larcher
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© Radio France - Christophe Morin

Choqué par les déclarations de Christian Estrosi

Le président UMP du Sénat ne partage pas du tout le choix des mots utilisé par le député maire UMP de Nice. Pour Christian Estrosi, la France doit actuellement faire face à des "cinquièmes colonnes" islamistes et "l'islamo-fascisme". Gérard Larcher s'est dit "choqué" par le mot "fasciste" :

Le mot "fasciste" me choque, il ne faut pas le balancer n'importe comment. Le mot "fasciste", cela correspond à des choses bien précises dans l'Histoire et dans l'approche politique. La théorie de la cinquième colonne, ce n'est pas ma théorie [...] Je ne mets pas derrière une religion, quelle qu'elle soit, le vocable fasciste. Il y a une vision de l'islam qui est fidèle sans doute au message du Coran et qui est une vision d'amour plutôt qu'une vision de haine.

Gérard Larcher, qui a remis récemment à François Hollande son rapport sur l'engagement républicain, a souhaité que "l'islam s'intègre aux valeurs de la République, comme il y a 110 ans, le catholicisme s'est en quelque sorte intégré à la République". Pour le président du Sénat, cela passe par la "valorisation de tout le travail des intellectuels musulmans dans ce pays qui est en général un travail d'éclairage et de lumière autour de l'islam" :

Cela veut dire aussi qu'il faut former ceux qui ont la mission de prédication [...] Il appartient de mettre en place des structures de formation et de ne pas laisser uniquement des financements étrangers, de même que les lieux de culte doivent être contrôlés dans leurs financements.

De UMP à Les Républicains

Le président du Sénat, pour qui le changement de nom de son parti "n'est pas la priorité, la priorité c'est le projet", et qui avoue bien aimer le nom "UMP, l'Union pour un mouvement populaire, parce que je crois que c'est la dimension de l'union qu'on rappelle: des centristes, des gaullistes, des radicaux, des souverainistes", veut bien passer à "Republicains" mais à condition qu'il y ait avant un vote des militants pour le choix du nouveau nom.

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