Au mitan des années 70, Adriano Celentano réussit le tour de force suivant : faire un carton avec des considérations économiques et financières, chanter l'incompétence du gouvernement italien, les petits salaires et cette Italie qui remplit les stades de foot pour oublier.
Adriano Celentano interprétant Svalutation, c'est un peu comme si notre chroniqueur économique Bernard Maris chantait la crise en se prenant pour Johnny. Ah ça ! C'est pas tout le monde qui vous fait un tube avec le mot dévaluation entre 2 wouapdouwouap. Au mitan des années 70, Adriano Celentano réussit donc le tour de force suivant : faire un carton avec des considérations économiques et financières. Il chante l'incompétence du gouvernement italien, les salaires qui permettent de ne se payer qu'un café et cette Italie qui remplit les stades de foot pour oublier.
Svalutation, c'est aussi comme si Elvis chantait la crise en se prenant pour Bernard Marris.C'est alors 2 univers qui se télescopent : la crise de 76 chantée sur une musique qui accompagna la croissance économique d'après – guerre, j'ai nommé, le rockabilly fifties. Aussi, les premières notes de Svalutation sonnent – elles comme un hommage à ce morceau chanté 20 ans plus tôt.
Cela dit, la musique de Svalutation, n'est pas que nostalgie. La chanson de Celentano contient en son cœur une rupture. Un rythme syncopé, sorte de ska seventies, qui accueille des paroles optimistes.À l'heure où les élites quittent la vieille Europe, cette chanson pourrait être écrite aujourd'hui. Enfin, Svalutation, c'est un peu comme si Ségolène Royale chantait la bravitude en se prenant pour Elvis. Parce qu'Adriano aussi, il invente des mots. En italien dévaluation, ça se dit : svalutazione. Et le truc d'Adriano c'est de nous américaniser l'affaire. Dans cette chanson, tous les mots en « ation » : assassination, lettation, scontration sont des anglicismes à la rital. Des mots inventés, comme un clin d'oeil à un tube qu’Adriano chantait 4 ans plus tôt et qui s’intitulait.
Ce titre est imprononçable et surtout, ça ne veut rien dire. Parce que cette chanson est entièrement écrite en yaourt. Ça veut dire que Celentano a commis un tube rien qu’en chantant du charabia MAIS avec l'accent anglais. Il se moquait ainsi de la fascination de ses compatriotes pour tout ce qui sonnait américain. Svalutation qui resta dans les hits parades 5 mois durant, en France, en Italie, en Belgique, en Allemagne. Et même en Suisse. À partir de cette chanson là, Celentano se mit à faire de la télé pour parler écologie, morale, et politique.Dans les années 2000, il fit aussi des shows anti – Berlusconi. Lors des élections législatives de Février dernier, il a appelé à voter pour le mouvement 5 Stelle de Bepe Grillo.
Bonus
Adriano, Un gars qui savait aussi choisir ses chemises...
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